Paris, 25 avril 1931. Charmante lettre depuis le Claridge avec enveloppe et timbre conservés. Une page in-4 sur papier en tête du Claridge. Enveloppe conservée avec timbre (exposition coloniale de 1931). Usure du pli centrale avec fente sur le coté gauche (4 cm sans atteinte au texte). Date manuscrite d’une autre main. Taille : 22 x 18 cm. Je suis rentrée hier matin (24) à Paris, ou je puis enfin mettre mon courrier en ordre, et répondre à votre lettre. Quand vous êtes venue me trouver à l’issue de ma première conférence, la fatigue, le trac, m’avaient étourdie et j’ai dû, au cours de notre brève conversation, vous paraitre. Telle que j’étais en effet. C’est à présent que je m’en excuse, et que je vous remercie d’avoir surtout dédié vos fleurs à « la fille de mon père ». Si je reviens, comme on me l’a demandé, l’an prochain, j’espère bien pouvoir vous rencontrer un peu plus longuement. Laissez-moi le souhaitez, chère Madame, et vous envoyer, de loin, mon regret et mon bien cordial souvenir. 10 rue de Hollande à Tunis. Collette précise dans un autre courrier à cette même correspondante que le père de cette dernière est un « brave homme à qui mon père (et moi) devons la vie ». L’homme est peut être lié à la bataille de Magenta de 1959 conduite par Napoléon III contre les Autrichiens et ou le père de Colette perdit une jambe. En 1930, atteinte de bronchites en raison de l’humidité de l’appartement qu’elle occupait au Palais-Royal, Colette cherche un air plus sain et sur les conseils de son médecin s’installe tout en haut de l’hôtel Claridge, sur les Champs-Élysées (au 72, dont le sous sol est aujourd’hui occupé par la Fnac), elle y jouira pendant cinq années du confort hôtelier et d’une magnifique vue. Photographie du Claridge dans les années 30, par Charles Lansiaux. Ci-dessous, photographie de Collette sur son balcon du Claridge à l’époque de notre lettre, 1931.

