À propos de la librairie. [RELIURE – Guild of women binders]. Pierre Auguste Caron de. La Folle Journée, ou le Mariage de Figaro, Comédie en cinq actes, en prose. Représentée pour la première fois, par les Comédiens français ordinaires du Roi, le mardi 27 avril 1784. Paris, de l’Imprimerie de la Societé littéraire typographique [Kehl], chez Ruault, 1785. (150 x 227 mm) de lii, 199 pp. D’errata ; « Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur » (le Mariage de Figaro, V, 3). Première édition illustrée et deuxième tirage de l’édition originale. Beaumarchais disposait sur place de tout le matériel nécessaire (notamment les caratères rachetés à grand frais en Angleterre, chez John Baskerville) et surtout du papier : en vue de son édition monumentale de Voltaire, pour laquelle près de 70 tonnes de papier seront nécessaires, Beaumarchais avait acquis en 1779 un des fleurons de la papeterie européenne traditionnelle : les usines d’Arches (Vosges), près d’Epinal. Elle disposait alors des meilleurs papiers pour l’impression typographique et fabriquait, depuis 1492, un papier réputé et réservé, depuis le XVIII° siècle, aux éditions de luxe et dont la renommée, outre la qualité des chiffons, tenait principalement à la qualité des eaux des Vosges : la Moselle et surtout les petits cours d’eaux et les sources locales. Les plus anciens documents attestant de l’existence de la papeterie d’Arches remontent en l’an 1464 et en 1506. Située proche de l’Allemagne, où apparaît l’imprimerie, elle fournira bon nombre de papier pour l’impression des incunables, dont la « Chronique de Nuremberg » illustrée par Dürer. Le rachat des lieux par Beaumarchais est un signe précurseur de l’alliance d’un homme de lettres au service de la fabrication et de la diffusion du livre. C’est donc du stock des beaux vélins d’Arches destinés au Voltaire que Beaumarchais va ponctionner le papier nécessaire à » son » édition du Figaro, à laquelle il adjoint cinq planches des figures de Saint-Quentin, gravées par Liénard, Halbou et Lingée. Il utilisa son autre nouveau » métier » d’éditeur, celui crée pour le Voltaire, pour sa diffusion, en collaboration avec le libraire parisien Ruault. Son Figaro paraîtra donc sous la double édition Ruault & « Société littéraire et typographique », dont le domicile élu était chez le banquier Cantini, rue Vieille-du-Temple ; Beaumarchais y avait le titre modeste de « Chargé de la correspondance générale de l’entreprise », dont il semble avoir été à peu près le seul membre. Cette édition, plus élégante que l’originale, fut un succès. Les contrefaçons étaient certes de qualité, mais l’impression de Kehl les surpassait outrageusement. Et Beaumarchais pouvait sourire : les planches de Paris brûlaient sous Figaro : si la censure avait interdit jusqu’en 1783 la représentation de la pièce, l’année 1784 sera celle du triomphe : « C’est un des souvenirs les plus connus du XVIIIe siècle. Tout Paris se pressant dès le matin aux portes du Théâtre-Français, les plus grandes dames dînant dans les loges des actrices, afin de s’assurer des places, la garde dispersée, les portes enfoncées, les grilles de fer brisées sous les efforts des assaillants, trois personnes étouffées. Sur la scène, après le lever du rideau, la plus belle réunion de talents qu’ait peut-être jamais possédée le Théâtre-Français, tous employés à faire valoir une comédie pétillante d’esprit, entraînante de mouvement et d’audace qui, si elle choque ou épouvante quelques-unes des loges, enchante, agite et enflamme un parterre électrisé. Voilà le tableau qui se trouve partout. » (Louis de Loménie, Beaumarchais et son temps). D’avril 1784 à janvier 1785, Le Mariage de Figaro est représenté soixante-huit fois consécutives et engrange de grosses recettes – bienvenues tant les frais du Fort de Kehl ne cessent de s’accumuler. Mais avec quelques surplus d’argent gagné, Beaumarchais fonde dès 1784 un institut de bienfaisance pour les mères nourrices pauvres. Toutefois, la pièce suscite des envieux autant que des enthousiastes. Le 8 mars 1785, irrité par le succès de la pièce et encouragé par les libelles qui attaquent l’auteur, Louis XVI ordonne au lieutenant général de police Le Noir d’arrêter Beaumarchais et de le conduire à Saint-Lazare, où l’on enferme à l’époque les adolescents dépravés – alors qu’il est âgé de cinquante-trois ans. Le Noir, qui entretenait de bonnes relations avec Beaumarchais, se fait confirmer l’ordre et dépêche un « bon et honnête commissaire, Chenon » qui vient les larmes aux yeux arrêter « de par le roi » Beaumarchais chez qui soupait son éditeur, Nicolas Ruault. « Chacun se sentait menacé par là, non seulement dans sa liberté, mais encore dans sa considération. Au bout de cinq jours, le murmure d’indignation générale s’enfle de telle sorte que Beaumarchais est libéré. Pour lui faire pardonner cette violence arbitraire, tous les ministres assistent ensuite à une représentation du Mariage de Figaro. Le roi fait savoir qu’il regrette son geste, et invite Beaumarchais à une représentation privée du Barbier de Séville, au théâtre du Petit Trianon : la reine interprète le rôle de Rosine, le comte d’Artois Figaro et M. De Vaudreuil le comte Almaviva. « À coup sûr, on ne pouvait faire à Beaumarchais une réparation plus délicate et plus flatteuse de l’affront qu’il avait reçu », écrit Grimm dans sa Correspondance littéraire. Beaumarchais est alors remboursé de huit cent mille livres sur l’argent qu’il réclame depuis 1779 comme indemnité de sa flotte marchande sacrifiée. Jean d’Ormesson, in. Le Mariage de Figaro, une préfiguration de la Révolution. Fondé par le libraire anglais Franck Karslake en 1898, ce regroupement d’intérêts féminins pour la reliure est étonnant et retient pas les tours de force que réalisent une vingtaine de jeunes femmes Constance Karslake, Edith de Rheims, Florence de Rheims, Helen Schofield, Frances Knight, Annie Macdonald, Mary Downing, Miss Baly, Hélène Cox, Lilian Overton… , indéniablement professionnelles (sur plus de soixantre membres). C’est avant tout un hymne à l’artisanat et à tout ce qu’un savoir-faire irréprochable autorise. Les réalisations sont étourdissantes par la science de la mosaïque, de l’incrustation et de la gravure qu’elles expriment [.], ces reliures, oscillant entre Art nouveau et l’esprit classique, mais jouant de la démesure pour ce qui est du décor, sont anonymement signées à l’or « Guild of Women-Binders » sans la moindre indication du nom de la dame ou de la demoiselle qui conçoit et réalise l’objet Yves Peyré, Histoire de la reliure de création, La collection de la Bibliothèque Sainte-Geneviève, p. Les types de fers et de décors permettent néanmoins d’identifier, pour les plus célèbres d’entre-elles, les mains délicates qui furent à l’ouvre. Les plats sont systématiquement, pour les relieurs cités, doublés d’une décor ornementé et mosaïqué et les exemplaires les plus précieux possèdent une garde sur vélin, ici présente, avec en titrage inférieur la mention dorée « Guild of Women-Binders ». L’exemplaire est absent de l’inventaire dressé en 1902 The Bindings of To-Morrow. A Record of the Work of the Guild of Women-Binders and of the Hampstead Bindery. London: [Griggs & son], 1902, confortant l’idée d’une reliure de Florence de Rheims vers 1903 ou 1904 ; il est également absent du répertoire de Nixon (Five centuries of English Bookbinding, 1978). « L’originale parut sans figures. On y ajouta presque aussitôt cinq planches, dessinées par St Quentin, et gravées les quatre premières par Malapeau, la dernière par Roi. Il se trouve donc des exemplaires avec, et d’autres sans les figures [.] L’édition imprimée à Kehl avec les caractères qui servaient pour le Voltaire, présente les mêmes 5 figures dessinées par St Quentin pour l’originale, mais plus grandes, plus belles et gravées (actes 1, 3 et 5) par Liénard, (acte 2) par Halbou, (acte 4) par Lingée ». Elle contient la même approbation et le même permis d’imprimer que la première édition (25 et 31 janvier 1785). Photos et descriptions complémentaires sur demande. Informations supplémentaires sur demande. Virements et chèques bancaires (France) sont également acceptés, ainsi que les CB à distance. Les prix sont forfaitaires et ajustés, l’emballage (soigné) est offert. Retrait possible à la librairie (Orléans), et sur rendez-vous à Paris. Conformes aux usages de la Ligue Internationale de la Librairie Ancienne. Les objets commandés bénéficient de la garantie de retour sous 14 jours. Les frais de retours sont à la charge de l’acheteur. _gsrx_vers_625 GS 6.9.7 (625). Cet item est dans la catégorie « Livres, BD, revues\Livres anciens, de collection ». Le vendeur est « librairie-walden » et est localisé dans ce pays: FR. Cet article peut être expédié au pays suivant: Monde entier.
Beaumarchais Le Mariage De Figaro 1785 1ère Éd. Ill. Reliure Guild Of Women
À propos de la librairie. [RELIURE – Guild of women binders]. Pierre Auguste Caron de. La Folle Journée, ou le Mariage de Figaro, Comédie en cinq actes, en prose. Représentée pour la première fois, par les Comédiens français ordinaires du Roi, le mardi 27 avril 1784. Paris, de l’Imprimerie de la Societé littéraire typographique [Kehl], chez Ruault, 1785. (150 x 227 mm) de lii, 199 pp. D’errata ; « Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur » (le Mariage de Figaro, V, 3). Première édition illustrée et deuxième tirage de l’édition originale. Beaumarchais disposait sur place de tout le matériel nécessaire (notamment les caratères rachetés à grand frais en Angleterre, chez John Baskerville) et surtout du papier : en vue de son édition monumentale de Voltaire, pour laquelle près de 70 tonnes de papier seront nécessaires, Beaumarchais avait acquis en 1779 un des fleurons de la papeterie européenne traditionnelle : les usines d’Arches (Vosges), près d’Epinal. Elle disposait alors des meilleurs papiers pour l’impression typographique et fabriquait, depuis 1492, un papier réputé et réservé, depuis le XVIII° siècle, aux éditions de luxe et dont la renommée, outre la qualité des chiffons, tenait principalement à la qualité des eaux des Vosges : la Moselle et surtout les petits cours d’eaux et les sources locales. Les plus anciens documents attestant de l’existence de la papeterie d’Arches remontent en l’an 1464 et en 1506. Située proche de l’Allemagne, où apparaît l’imprimerie, elle fournira bon nombre de papier pour l’impression des incunables, dont la « Chronique de Nuremberg » illustrée par Dürer. Le rachat des lieux par Beaumarchais est un signe précurseur de l’alliance d’un homme de lettres au service de la fabrication et de la diffusion du livre. C’est donc du stock des beaux vélins d’Arches destinés au Voltaire que Beaumarchais va ponctionner le papier nécessaire à » son » édition du Figaro, à laquelle il adjoint cinq planches des figures de Saint-Quentin, gravées par Liénard, Halbou et Lingée. Il utilisa son autre nouveau » métier » d’éditeur, celui crée pour le Voltaire, pour sa diffusion, en collaboration avec le libraire parisien Ruault. Son Figaro paraîtra donc sous la double édition Ruault & « Société littéraire et typographique », dont le domicile élu était chez le banquier Cantini, rue Vieille-du-Temple ; Beaumarchais y avait le titre modeste de « Chargé de la correspondance générale de l’entreprise », dont il semble avoir été à peu près le seul membre. Cette édition, plus élégante que l’originale, fut un succès. Les contrefaçons étaient certes de qualité, mais l’impression de Kehl les surpassait outrageusement. Et Beaumarchais pouvait sourire : les planches de Paris brûlaient sous Figaro : si la censure avait interdit jusqu’en 1783 la représentation de la pièce, l’année 1784 sera celle du triomphe : « C’est un des souvenirs les plus connus du XVIIIe siècle. Tout Paris se pressant dès le matin aux portes du Théâtre-Français, les plus grandes dames dînant dans les loges des actrices, afin de s’assurer des places, la garde dispersée, les portes enfoncées, les grilles de fer brisées sous les efforts des assaillants, trois personnes étouffées. Sur la scène, après le lever du rideau, la plus belle réunion de talents qu’ait peut-être jamais possédée le Théâtre-Français, tous employés à faire valoir une comédie pétillante d’esprit, entraînante de mouvement et d’audace qui, si elle choque ou épouvante quelques-unes des loges, enchante, agite et enflamme un parterre électrisé. Voilà le tableau qui se trouve partout. » (Louis de Loménie, Beaumarchais et son temps). D’avril 1784 à janvier 1785, Le Mariage de Figaro est représenté soixante-huit fois consécutives et engrange de grosses recettes – bienvenues tant les frais du Fort de Kehl ne cessent de s’accumuler. Mais avec quelques surplus d’argent gagné, Beaumarchais fonde dès 1784 un institut de bienfaisance pour les mères nourrices pauvres. Toutefois, la pièce suscite des envieux autant que des enthousiastes. Le 8 mars 1785, irrité par le succès de la pièce et encouragé par les libelles qui attaquent l’auteur, Louis XVI ordonne au lieutenant général de police Le Noir d’arrêter Beaumarchais et de le conduire à Saint-Lazare, où l’on enferme à l’époque les adolescents dépravés – alors qu’il est âgé de cinquante-trois ans. Le Noir, qui entretenait de bonnes relations avec Beaumarchais, se fait confirmer l’ordre et dépêche un « bon et honnête commissaire, Chenon » qui vient les larmes aux yeux arrêter « de par le roi » Beaumarchais chez qui soupait son éditeur, Nicolas Ruault. « Chacun se sentait menacé par là, non seulement dans sa liberté, mais encore dans sa considération. Au bout de cinq jours, le murmure d’indignation générale s’enfle de telle sorte que Beaumarchais est libéré. Pour lui faire pardonner cette violence arbitraire, tous les ministres assistent ensuite à une représentation du Mariage de Figaro. Le roi fait savoir qu’il regrette son geste, et invite Beaumarchais à une représentation privée du Barbier de Séville, au théâtre du Petit Trianon : la reine interprète le rôle de Rosine, le comte d’Artois Figaro et M. De Vaudreuil le comte Almaviva. « À coup sûr, on ne pouvait faire à Beaumarchais une réparation plus délicate et plus flatteuse de l’affront qu’il avait reçu », écrit Grimm dans sa Correspondance littéraire. Beaumarchais est alors remboursé de huit cent mille livres sur l’argent qu’il réclame depuis 1779 comme indemnité de sa flotte marchande sacrifiée. Jean d’Ormesson, in. Le Mariage de Figaro, une préfiguration de la Révolution. Fondé par le libraire anglais Franck Karslake en 1898, ce regroupement d’intérêts féminins pour la reliure est étonnant et retient pas les tours de force que réalisent une vingtaine de jeunes femmes Constance Karslake, Edith de Rheims, Florence de Rheims, Helen Schofield, Frances Knight, Annie Macdonald, Mary Downing, Miss Baly, Hélène Cox, Lilian Overton… , indéniablement professionnelles (sur plus de soixantre membres). C’est avant tout un hymne à l’artisanat et à tout ce qu’un savoir-faire irréprochable autorise. Les réalisations sont étourdissantes par la science de la mosaïque, de l’incrustation et de la gravure qu’elles expriment [.], ces reliures, oscillant entre Art nouveau et l’esprit classique, mais jouant de la démesure pour ce qui est du décor, sont anonymement signées à l’or « Guild of Women-Binders » sans la moindre indication du nom de la dame ou de la demoiselle qui conçoit et réalise l’objet Yves Peyré, Histoire de la reliure de création, La collection de la Bibliothèque Sainte-Geneviève, p. Les types de fers et de décors permettent néanmoins d’identifier, pour les plus célèbres d’entre-elles, les mains délicates qui furent à l’ouvre. Les plats sont systématiquement, pour les relieurs cités, doublés d’une décor ornementé et mosaïqué et les exemplaires les plus précieux possèdent une garde sur vélin, ici présente, avec en titrage inférieur la mention dorée « Guild of Women-Binders ». L’exemplaire est absent de l’inventaire dressé en 1902 The Bindings of To-Morrow. A Record of the Work of the Guild of Women-Binders and of the Hampstead Bindery. London: [Griggs & son], 1902, confortant l’idée d’une reliure de Florence de Rheims vers 1903 ou 1904 ; il est également absent du répertoire de Nixon (Five centuries of English Bookbinding, 1978). « L’originale parut sans figures. On y ajouta presque aussitôt cinq planches, dessinées par St Quentin, et gravées les quatre premières par Malapeau, la dernière par Roi. Il se trouve donc des exemplaires avec, et d’autres sans les figures [.] L’édition imprimée à Kehl avec les caractères qui servaient pour le Voltaire, présente les mêmes 5 figures dessinées par St Quentin pour l’originale, mais plus grandes, plus belles et gravées (actes 1, 3 et 5) par Liénard, (acte 2) par Halbou, (acte 4) par Lingée ». Elle contient la même approbation et le même permis d’imprimer que la première édition (25 et 31 janvier 1785). Photos et descriptions complémentaires sur demande. Informations supplémentaires sur demande. Virements et chèques bancaires (France) sont également acceptés, ainsi que les CB à distance. Les prix sont forfaitaires et ajustés, l’emballage (soigné) est offert. Retrait possible à la librairie (Orléans), et sur rendez-vous à Paris. Conformes aux usages de la Ligue Internationale de la Librairie Ancienne. Les objets commandés bénéficient de la garantie de retour sous 14 jours. Les frais de retours sont à la charge de l’acheteur. _gsrx_vers_625 GS 6.9.7 (625). Cet item est dans la catégorie « Livres, BD, revues\Livres anciens, de collection ». Le vendeur est « librairie-walden » et est localisé dans ce pays: FR. Cet article peut être expédié au pays suivant: Monde entier.