LAS Remy de Gourmont à Octave Uzanne autographe 27 août 1911
Carte-lettre autographe de Remy de Gourmont à Octave Uzanne. Carte aux coins arrondis et tranches dorées. Mon cher confrère et ami, j’ai trouvé votre carte à la poste restante de Rouen (1), d’où je me disposais à repartir. Je suis contrarié de vous savoir souffrant et incapable de voyager, vous qui ne pouvez tenir en place. A ce propos j’ai lu avec beaucoup de plaisir votre causerie (2) sur les voyages et les voyageurs (3). Vous avez certainement raison et pourtant, je ne me suis pas encore décidé à suivre vos conseils et votre exemple. Je cherche plutôt le repos que la distraction. Cette fois encore, je n’ai guère quitté la Seine et ses paysages, où je trouve toujours des impressions nouvelles. Un yacht m’a promené de Rouen à Caudebec et réciproquement. J’ai été à St Wandrille où j’ai parlé de vous avec Georgette (4), qui nous a le lendemain accompagnés sur le bateau jusqu’à Duclair. Tel est le principal épisode de mes vacances. J’espère que vous allez vous remettre et pouvoir profiter de ces jours de beau temps. J’ai mille choses en retard, mais j’espère passer vous voir un instant mardi ou mercredi. Bien cordialement Remy de Gourmont. (1) En août 1911, Gourmont fit une croisière sur la Seine en compagnie de Natalie Clifford Barney. À bord du « Druide ». Natalie était partie fin juillet, Gourmont la rejoindra à la mi-août, puis restera qqs jours « à quai » alors que Natalie poursuivra sa navigation vers l’Yonne. Gourmont rentra probablement à Paris le 26 ou 27 août. (2) Causerie : c’est ainsi que se sur-intitulèrent, jusqu’en mars 1910, les articles que Gourmont fit paraître dans la Dépêche, laissant place, ensuite, à un nouveau sur-titre : « Notre Époque » ; peut-être partagea-t-il d’abord ce premier sur-titre avec Uzanne, avant de le lui laisser, ou, simplement, est-ce ainsi qu’il aimait à nommer ses contributions et celles des autres collaborateurs littéraires à. (3) Uzanne écrivit-il cette « causerie » en réponse à celle de Gourmont, parue dans. Du 3 août 1911, « Celui qui ne voyage pas »? La remarque de Gourmont (« Je ne me suis pas décidé à suivre vos conseils et votre exemple ») incite à le croire. (4) Il s’agit de Georgette Leblanc, compagne de Maeterlinck. Voir Maxime Benoît-Jeannin, Georgette Leblanc, Le Cri Biographie, Bruxelles, 1998, p.