Lettre autographe signée « Napoléon » à Édouard Vandal [Château de] Wilhelmshöhe, 18 déc[embre] 1870, 1 p. 1/2 in-8° sur papier vergé Gaufré à son chiffre « N », orné d’une couronne impériale, Filigrane « CRC » Deux mots caviardés de la main de l’empereur Trace de pliure centrale. Tenu en captivité par Bismarck après la défaite française à Sedan, Napoléon III garde l’espoir d’un retour de l’Empire. « Mon cher Monsieur Vandal. On m’a remis hier vôtre lettre dont j’ai été très touché. Je suis heureux par ces temps de diffamations et. D’ingratitudes, de pouvoir compter sur des dévouements comme le vôtre. Je crois comme vous que les événements vont se précipiter et qu’il serait bon que tous mes amis se réunissent en différents points. Je voudrais donc que vous puissiez vous rendre à Genève. Vous y trouverez l’ancien préfet de police qui vous donnera tous les détails de la situation actuelle. Lorsque vous y serez arrivé faites le moi savoir. En attendant recevez l’assurance de mes sentiments d’amitié. Empereur déchut après la cuisante défaite de Sedan le 2 septembre 1870 contre les armées prussiennes de Bismarck, Napoléon III est fait prisonnier dès le lendemain. Il quitte définitivement la France pour se rendre en Prusse et y être interné au château de Wilhelmshöhe. Il devient le quatrième souverain français à être capturé sur un champ de bataille. Les mois suivants, Napoléon III a écho des nombreuses manifestation bonapartistes qui se tiennent dans plusieurs départements et provinces de France, notamment en Normandie, en Charentes, dans le Limousin et en Corse. Il compte alors sur une éventuelle consultation directe du peuple sur la nature du prochain régime par les autorités françaises pour rétablir la situation tandis que le nouveau système de scrutin par liste lamine les bonapartistes, obligés non seulement de faire liste commune avec les monarchistes mais de le faire en rang modeste, ce qui ne permet le retour que de 20 leurs élus sur 675 à la Chambre. Mars 1871, l’Assemblée nationale, qui s’est réunie à Bordeaux, vote la déchéance officielle de Napoléon III et de sa dynastie, le déclarant « responsable de la ruine, de l’invasion et du démembrement de la France ». L’empereur déchut est libéré par Bismarck le 19 mars 1871. Il rejoindra sa famille et ses proches, exilés en Angleterre. Le comte Vandal devient ensuite président de la Compagnie générale transatlantique de 1871 à 1875.