[Queen’s Hotel, Norwood, Londres] le Dimanche 30 oct. 4 pages in-8 à l’encre noire, sur bi-feuillet vergé. Lettre historique dans laquelle Zola se réjouit de l’annonce de la révision du procès Dreyfus. » la victoire est prochaine « . Mon vieil ami, merci des quelques commissions que vous avez bien voulu faire pour moi, et merci de votre nouvelle lettre. Je vous écris dans la joie que je viens déprouver en apprenant que la cour de cassation a décidé de faire lenquête totale. Quoi quil arrive, cest toute la lumière, et nous ne pouvons quy gagner. Enfin, la victoire est prochaine. Mais me voici certainement ici pour deux grands mois encore. Je vais morganiser pour y rester jusquen janvier, le moins mal possible. Je me suis dailleurs remis au travail, tout va bien. Limportant, cest que le triomphe soit dès maintenant assuré. Je vous avoue que la composition du prochain ministère ne minquiète même pas. Puis, quel est le ministère qui oserait maintenant se mettre en travers de la cour de cassation? Quand lopinion sera avec nous, le gouvernement sera avec nous. Après le rapport de. [Alphonse] Bard et le réquisitoire de [Jean-Pierre] Manau, je défie quil ny ait pas une majorité dreyfusiste dans les chambres. Vous voyez que je suis dans un moment doptimisme, bien que les choses ne mapparaissent pas en rose dordinaire. Mon ardent désir est den finir avec lexil, de rentrer chez moi, et de reprendre mes habitudes, après avoir pansé et guéri toutes les plaies qui nous ont été faites pendant ces abominables mois. Embrassez pour moi votre femme et Jane, comme je vous embrasse vous-même, mon vieil ami. L’affaire Dreyfus prend un premier tournant le 30 août quand le commandant Henry – connu pour avoir produit des faux documents visant à faire accuser le capitaine Dreyfus – passe aux aveux en présence du ministre [de la Guerre] Cavaignac. Un second tournant majeur interviendra le 29 octobre quand la chambre criminelle de la Cour de cassation déclarera recevable la demande en révision du procès. Suite à la publication de sa lettre ouverte « J’accuse » parue dans l’Aurore le 13 janvier 1898, Emile Zola s’était vu condamné une première fois à la peine maximale pour diffamation. Après son pourvoi en cassation, il est de nouveau condamné aux Assises le 18 juillet et décide, sur le conseil de ses proches, de partir en exil à Londres pour échapper à la prison. Cette lettre, écrite lors de son exil à Londres [19 juillet 1898 – 5 juin 1899], témoigne de la réaction de Zola dès le. Lendemain de l’annonce d’une réouverture du procès qui aura lieu à l’été 1899. Parce qu’il se sentait épié et sous surveillance, Zola veillait à ce que son anonymat soit le plus préservé possible. Notons que seules les lettres d’exil de l’écrivain furent signées d’un » E « , puis plus tard d’un » Z « , qui étaient pour lui une façon de crypter ses envois, bien que son écriture soit reconnaissable entre mille. Eprouvé par le mal du pays, il est profondément affecté par l’état des affaires politiques en France ( » Jamais la situation n’a été, selon moi, plus désastreuse « ). Alexandrine, sa femme, lui apporte un soutien sans faille et l’encourage à poursuivre sa lutte. Il se définissait lui-même comme » l’éditeur des naturalistes « . Il a publié notamment Zola [dont il était l’ami proche qui et fut le seul à lui rendre visite durant son l’exil Londonien], Gustave Flaubert et Maupassant. Il était également un fervent collectionneur d’art ayant promu les peintres impressionnistes. Lettre publié dans le tome IX de la Correspondance générale de Zola CNRS, t. L’item « Emile ZOLA / Lettre autographe signée / Affaire Dreyfus » est en vente depuis le mardi 29 octobre 2019. Il est dans la catégorie « Collections\Lettres, vieux papiers\Autographes\Autres ». Le vendeur est « laurent-autographes » et est localisé à/en Versailles. Cet article peut être livré partout dans le monde.
- Type: Lettre autographe signée
- Epoque: Belle Epoque
- Thème: Histoire, Politique
- Nombre de pages: 4