Louis-Antoine de SAINT-JUST : Rapport sur les factions de l’étranger, et sur la conjuration ourdie par elles dans la République française, pour détruire le gouvernement républicain, par la corruption, et affamer Paris. Fait à la Convention Nationale. Le 23 ventôse, l’an II de la République française (1794). Imprimé par ordre de la Convention. Nîmes, chez Texier (1794). Brochure in-8 de 24 pages. Je viens dénoncer au peuple français un plan de perversité éversif de la garantie du gouvernement, une conjuration contre le peuple français et contre Paris… Il est dans les desseins de l’étranger de diviser Paris contre lui-même, d’y répandre l’immoralité, d’y semer un fanatisme nouveau, sans doute celui des vices et de l’amour des jouissances insensées. Les Jacobins ont renversé le trône par la violence généreuse du patriotisme. On veut combattre le gouvernement libre par la violence de la corruption… C’est une chose reconnue que quiconque conspire contre un régime établi doit dissimuler… La démocratie en France est perdue si les magistrats y ont plus d’influence que le peuple et si cette influence est un moyen d’élévation… Osez tout ce que l’intérêt et l’affermissement d’un état libre commande. Où donc est la roche Tarpéienne? Ou n’avez-vous point le courage d’en précipiter l’aristocratie… Savez-vous quel est le dernier appui de la monarchie? C’est la classe qui ne fait rien, qui ne peut se passer de luxe, de folies… Il y a une autre classe corruptrice, c’est le ménage des fonctionnaires. Le lendemain qu’un homme est dans un emploi lucratif, il met un palais en réquisition, il a des valets soumis… Tout le monde veut gouverner, personne ne veut être citoyen. Où donc est la cité? Elle est presque usurpée par les fonctionnaires… C’est l’étranger qui attise ces factions, qui les fait se déchirer par un jeu de sa politique et pour tromper l’oeil observateur de la justice populaire… La République en est bouleversée. Décret : Il sera nommé six commissions populaires pour juger promptement les ennemis de la Révolution détenus dans les prisons… Tout citoyen est tenu de découvrir les conspirateurs et les individus mis hors la loi, lorsqu’il a connaissance du lieu où ils se trouvent (page 23). Après le rapport de Saint-Just, seront arrêtés dans la nuit : Ronsin, Vincent, Hébert, Momoro, Mazuel et Ducroquet, tous exécutés dix jours plus tard. Oint une eau forte rehaussée du portrait de SAINT-JUST. Par le graveur Geoffroy BOSSELMAN publié par Furne à Paris, tiré de l’Histoire de la révolution Française d’Adolphe THIERS (1880). Dans un encadrement en bois d’époque (format du cadre : 32 X 25 cm).
SAINT-JUST Rapport sur les factions de l’étranger, 1794. Portrait encadré XIX°
Louis-Antoine de SAINT-JUST : Rapport sur les factions de l’étranger, et sur la conjuration ourdie par elles dans la République française, pour détruire le gouvernement républicain, par la corruption, et affamer Paris. Fait à la Convention Nationale. Le 23 ventôse, l’an II de la République française (1794). Imprimé par ordre de la Convention. Nîmes, chez Texier (1794). Brochure in-8 de 24 pages. Je viens dénoncer au peuple français un plan de perversité éversif de la garantie du gouvernement, une conjuration contre le peuple français et contre Paris… Il est dans les desseins de l’étranger de diviser Paris contre lui-même, d’y répandre l’immoralité, d’y semer un fanatisme nouveau, sans doute celui des vices et de l’amour des jouissances insensées. Les Jacobins ont renversé le trône par la violence généreuse du patriotisme. On veut combattre le gouvernement libre par la violence de la corruption… C’est une chose reconnue que quiconque conspire contre un régime établi doit dissimuler… La démocratie en France est perdue si les magistrats y ont plus d’influence que le peuple et si cette influence est un moyen d’élévation… Osez tout ce que l’intérêt et l’affermissement d’un état libre commande. Où donc est la roche Tarpéienne? Ou n’avez-vous point le courage d’en précipiter l’aristocratie… Savez-vous quel est le dernier appui de la monarchie? C’est la classe qui ne fait rien, qui ne peut se passer de luxe, de folies… Il y a une autre classe corruptrice, c’est le ménage des fonctionnaires. Le lendemain qu’un homme est dans un emploi lucratif, il met un palais en réquisition, il a des valets soumis… Tout le monde veut gouverner, personne ne veut être citoyen. Où donc est la cité? Elle est presque usurpée par les fonctionnaires… C’est l’étranger qui attise ces factions, qui les fait se déchirer par un jeu de sa politique et pour tromper l’oeil observateur de la justice populaire… La République en est bouleversée. Décret : Il sera nommé six commissions populaires pour juger promptement les ennemis de la Révolution détenus dans les prisons… Tout citoyen est tenu de découvrir les conspirateurs et les individus mis hors la loi, lorsqu’il a connaissance du lieu où ils se trouvent (page 23). Après le rapport de Saint-Just, seront arrêtés dans la nuit : Ronsin, Vincent, Hébert, Momoro, Mazuel et Ducroquet, tous exécutés dix jours plus tard. Oint une eau forte rehaussée du portrait de SAINT-JUST. Par le graveur Geoffroy BOSSELMAN publié par Furne à Paris, tiré de l’Histoire de la révolution Française d’Adolphe THIERS (1880). Dans un encadrement en bois d’époque (format du cadre : 32 X 25 cm).