Jean Lorrain, souffrant, remet à plus tard un déjeuner prévu avec Félicien Champsaur. Mon cher ami, je suis influenzé, dolent, engourdi, comateux même et je passe mes journées à dormir, en attendant la guérison. Je suis tout à fait incapable d’une conversation suivie et viens vous demander de vouloir bien remettre à des temps meilleurs le déjeuner de demain. Je vous écrirai dès un mieux sensible. Écrivain français, Jean Lorrain pseudonyme de Paul Duval est né à Fécamp (Seine-Maritime) le 9 août 1855. Fils d’un armateur, il suit de bonnes études classiques au Lycée du Prince impérial de Vanves et chez les dominicains du collège Albert-le-Grand d’Arcueil. Vers 1869, il commence à composer ses premiers vers et passe par une crise de mysticisme qui lui inspire le désir d’embrasser la carrière sacerdotale. En 1875, il effectue son service militaire au 12e régiment de hussards de Saint-Germain-en-Laye, puis vient vivre à Paris où il entame des études de droit bientôt abandonnées. À partir de 1878, il commence à fréquenter les revues littéraires et les cafés comme le Cabaret du Chat noir où il rencontre divers artistes, écrivains et intellectuels de la bohème de l’époque: Rodolphe Salis, Jean Moréas, Maurice Rollinat, Jean Richepin, Émile Goudeau, etc. Il loge dans des meublés à Montmartre. Après avoir essayé la peinture, il s’adonne, sous l’influence de sa muse et compagne Judith Gautier, à la poésie et à la critique littéraire. En 1882, Jean Lorrain publie à compte d’auteur chez l’éditeur Alphonse Lemerre un premier recueil de poèmes, Le Sang des dieux , suivi en 1883 d’un second recueil, La Forêt bleue. Il fréquente le salon de Charles Buet, où il rencontre François Coppée, Léon Bloy, Jules Barbey d’Aurevilly, Joris-Karl Huysmans, Laurent Tailhade.. Jean Lorrain devient bientôt l’un des interprètes les plus étincelants des cercles parisiens à la mode « fin de siècle », élégant, spirituel et grivois. Il écrit alors entre autres dans La Vie Moderne , L’Evènement , Le Chat Noir , Le Décadent , La Revue indépendante , Lutèce , La Revue normande , L’Art et la Mode et Le Courrier Français , où il publie notamment un portrait de Rachilde, auteur sulfureuse de Monsieur Vénus. Ses malicieuses chroniques mondaines du Journal et de L’Écho de Paris lui valent une grande renommée. Dandy homosexuel se nommant lui-même « Enfilanthrope », esthète aux fréquentations douteuses, échotier cruel rendant public les petits ragots de la bonne société, éthéromane abusant de toutes sortes de stupéfiants, Jean Lorrain est connu aussi pour ses excentricités et sa recherche ostentatoire du scandale. Il n’hésite pas à s’afficher régulièrement vêtu de costumes outranciers dans les cabarets et les bals parisiens. Lorrain, écrit Léon Daudet dans ses Souvenirs , avait une tête poupine et large à la fois de coiffeur vicieux, les cheveux partagés par une raie parfumée au patchouli, des yeux globuleux, ébahis et avides, de grosses lèvres qui jutaient, giclaient et coulaient pendant son discours. Son torse était bombé comme le bréchet de certains oiseaux charognards. Lui se nourrissait avidement de toutes les calomnies et immondices. Un nouveau recueil de poèmes, Modernités , et un premier roman naturaliste dont l’action se passe à Fécamp, Les Lépillier , sont publiés en 1885. Il rencontre Edmond de Goncourt et Sarah Bernhardt, pour qui il écrira sans succès quelques pièces de théâtre. Son deuxième roman, Très Russe (1886, rebaptisé plus tard Villa mauresque), blesse cruellement son ami d’enfance Guy de Maupassant. En 1891, son recueil de nouvelles Sonyeuse connaît un grand succès de librairie. L’année suivante, il voyage en Espagne et en Algérie. Il rencontre la chanteuse de café-concert Yvette Guilbert, pour qui il compose quelques chansons. Il subit ensuite une longue série d’opérations aux intestins, conséquence de sa forte consommation d’éther. Sa mère le rejoint à cette époque et restera dès lors près de lui jusqu’à sa mort. En 1894, il rencontre la danseuse et courtisane Liane de Pougy, future princesse Ghika. En 1896, il figure sur la liste des membres de la première Académie Goncourt. En 1897, son roman Monsieur de Bougrelon est salué comme un chef-d’oeuvre par la critique. Méprisé par Robert de Montesquiou qui le trouve par trop vulgaire, il se bat en duel avec Marcel Proust après avoir publié une violente critique des Plaisirs et les Jours. En 1898, il effectue un premier voyage à Venise qui le subjugue. En 1899, il publie un recueil de fantaisies et d’aphorismes cruels intitulé Poussières de Paris. Jean Lorrain s’installe en 1900 à Nice. En 1901, paraît son roman le plus célèbre, Monsieur de Phocas , placé comme la quasi totalité de son oeuvre très représentative d’un certain esprit « fin de siècle » décadent et sulfureux sous le signe de l’exploration des vices et des plaisirs troubles et annonçant déjà Jean Genet et Maurice Sachs. En 1903, il est mis en cause dans l’affaire dite des « ballets roses ». En marge du procès, son oeuvre littéraire est incriminée pour dégradation de la moralité publique et incitation au crime. Pour payer la très lourde amende à laquelle il est condamné à la suite d’un procès perdu contre Jeanne Jacquemin, il publie La Maison Philibert (1904) qui met en scène deux personnages tenanciers de maison close. Parmi ses nouvelles, elles aussi empreintes d’une perversité subtile et traversées parfois de thèmes délirants, citons notamment, outre Sonyeuse (1891) et Buveurs d’Âmes (1893), Histoires de masques (1900), Princesses d’ivoire et d’ivresse (1902) et Fards et Poisons (1904). Au total, l’écrivain composera, en sus de ses très nombreuses chroniques, une trentaine de romans et recueils de nouvelles ou de poésie, ainsi que plusieurs pièces de théâtre. À partir de 1904, sa santé se dégrade fortement sous l’effet de l’abus des drogues et de la syphilis. Entre divers voyages, il doit effectuer plusieurs cures. Il se perfore les intestins en tentant de s’administrer lui-même un lavement. Jean Lorrain meurt à Paris le 30 juin 1906, à l’âge de 50 ans. (source : la République des Lettres). L’item « Jean LORRAIN billet autographe signé à Félicien CHAMPSAUR mars 1895″ est en vente depuis le samedi 7 mars 2020. Il est dans la catégorie « Collections\Lettres, vieux papiers\Autographes\Personnalités historiques ». Le vendeur est « librairiealademilune » et est localisé à/en Gallargues le Montueux. Cet article peut être livré partout dans le monde.
- Région: Lorraine
- Sous-type: Autographe sur papier
- Objet modifié: Non
- Type: Autographe, Dédicace
- Epoque: Belle Epoque
- Pays de fabrication: France
- Thème: Littérature
- Nombre de pages: 1