Très bel et rare ensemble signé ERRICO MALATESTA. Fondateur de nombreuses publications libertaires et grand voyageur. Cet ensemble exceptionnel contient. 1 lettre autographe signée (avec enveloppe) adressée à Lécuyer, détenu politique à Sainte Pélagie. Envoyée depuis Londres le 26 novembre 1893. 1 télégramme adressé à Zo d’Axa (2 aout 1892). Provenance : Fonds Zo d’Axa. Plus d’infos sur Errico Malatesta. Errico Malatesta né le. À Santa Maria Capua Vetere. Dans la province de Caserte. Est un intellectuel, écrivain, propagandiste. Étudiant en médecine à Naples et déjà républicain, il adhère à lanarchisme à la suite de la Commune de Paris (1871). Au congrès de Berne de l’Association internationale des travailleurs. (1876), il préconise la « propagande par le fait. » comme moyen d’action. Il est condamné à seize mois de prison pour sa participation à l’insurrection de Bénévent (1877). Rentré en Italie en 1914, il est considéré comme le principal responsable de la « Semaine rouge. » dAncône (7-14 juin 1914). Il occupe une place importante dans le mouvement libertaire. International du fait de sa capacité critique et pratique. Il est avec Pierre Kropotkine. L’un des principaux théoriciens du communisme libertaire. Et élabore le concept de « gradualisme révolutionnaire. » qui postule que l’anarchie. Ne peut être réalisée que par un processus cumulatif d’étapes additionnées. Dans une famille de propriétaires terriens. Le père Federico et son épouse Lazzarina Rastoin originaire de Marseille. Possèdent aussi la fabrique de tannage de cuir la plus florissante de la région. Il fait ses études dans un collège tenu par les pères scolopi. Très jeune, il se range aux idées républicaines de Giuseppe Mazzini. À l’âge de 14 ans, il écrit une lettre au roi Victor-Emmanuel II. Se plaignant de l’injustice locale, il est inquiété par la police, mais à raison de son âge, il est laissé libre. Il est arrêté une première fois pour une réunion organisée dans un cercle d’étudiants républicains. Il est alors inscrit à l’Université de Naples. Où il fait des études de médecine pendant trois ans sans obtenir de diplôme. En effet, il est expulsé de l’université parce qu’en 1871, il adhère à la Première Internationale. Il devient le secrétaire de la section italienne. Entre temps, après la commune de Paris. Il abandonne les idées républicaines pour adopter les idées anarchistes. La même année, il apprend la mécanique et l’électricité. En 1872, durant le congrès de Saint-Imier. Pour la création de l’Internationale antiautoritaire. Il rencontre le révolutionnaire libertaire Michel Bakounine. Sur cette période « bakouniniste », il écrira plus tard. « Nous voulions, par une action consciente, imprimer au mouvement ouvrier la direction qui nous semble la meilleure, contre ceux qui croient au miracle de l’automatisme et aux vertus de la masse travailleuse… Nous qui dans l’Internationale, étions désignés sous le nom de bakouninistes, et étions membres de l’Alliance, nous criions très fort contre Marx et les marxistes parce qu’ils tentaient de faire triompher dans l’Internationale leur programme particulier ; mais à part la loyauté des moyens employés et sur lesquels il est maintenant inutile d’insister, nous faisions comme eux, c’est-à-dire que nous cherchions à nous servir de l’Internationale pour atteindre nos buts de parti. Durant les quatre années suivantes, il participe à la propagande internationaliste en Italie, il est emprisonné deux fois pour ses activités. Après le congrès, il commence une intense période de subversion : en 1873. Il est arrêté à Bologne. Il participe avec un petit groupe à une tentative infructueuse d’insurrection à Castel del Monte. Il est arrêté peu après à Pesaro. Le procès se termine par l’acquittement de tous les inculpés, résultat d’une grande popularité pour les insurgés et en particulier pour Malatesta. Malatesta entre dans la franc-maçonnerie. Afin de tenter de diffuser l’idéal socialiste. Et en sort définitivement le. Indigné de la décision de sa loge d’organiser une réception d’honneur pour Giovanni Nicotera. Élu depuis peu ministre de l’intérieur. Le communisme anarchiste est proclamé pour la première fois à la Fédération italienne de l’AIT. Anti-autoritaire au congrès de Florence de 1876. Par Costa, Malatesta, Cafiero. Cette prise de position suscite l’opposition au collectivisme. Qui est la position officielle de l’AIT anti-autoritaire l’influence de Michel Bakounine. En avril 1877, Malatesta, Cafiero, le Russe Sergius Stepniak. Et une trentaine d’autres commencent une insurrection dans le Bénévent. Prenant les villages de Letino. Les révolutionnaires brûlent les registres communaux sur les propriétés et déclarent la fin du règne du roi. Ils sont accueillis par la population avec enthousiasme, même un prêtre montre son soutien. Après avoir quitté Gallo, ils sont arrêtés par les troupes gouvernementales et mis en prison pendant 16 mois avant d’être acquittés. Après l’attentat de Giovanni Passannante. Sur le roi Humbert. La police commence à garder sous une surveillance constante les radicaux et révolutionnaires. Bien que les anarchistes clament n’avoir aucun lien avec Passannante, Malatesta, en tant que militant pour la révolution sociale, fait partie des éléments sous surveillance. Après son retour de Naples. Il sera obligé de quitter l’Italie. Et commence une longue période d’exil. Malatesta commence une longue période de pérégrinations : il fait un bref passage en Égypte. Où il visite quelques amis italiens avant d’être expulsé par le consul italien, à cause de son implication dans les révoltes anticoloniales survenues en Égypte. Après avoir travaillé sur un bateau français, et s’être vu refusé son entrée en Syrie, en Turquie et en Italie, il débarque à Marseille. D’où il part pour la Suisse. (à ce moment-là un haut lieu de l’anarchisme) et où il fait la connaissance d’Elisée Reclus. Et de Pierre Kropotkine. Dont il devient un grand ami et avec qui il publie Le Révolté. Il est expulsé de Suisse et part pour Londres. En passant par la Roumanie. Où il organise avec Kropotkine le Congrès international socialiste révolutionnaire. Il prend connaissance de la révolte de Arabi Pacha. Et il retourne en Égypte pour essayer de transformer le mouvement nationaliste. Il est arrêté par les soldats anglais et rentre en Italie clandestinement en débarquant à Livorno. Peu de temps après, il est arrêté pour conspiration avec son ami Francesco Merlino. Et d’autres révolutionnaires. Profitant de sa liberté provisoire, il se rend à Florence. Où il commence la publication de La Questione sociale. Malgré une condamnation à trois ans de réclusion, en 1884. Il se rend à Naples, pour aider la population touchée par une épidémie de choléra. Qu’il quitte précipitamment pour l’Amérique du Sud. Afin d’éviter l’emprisonnement. Il s’installe à Buenos Aires. Où il entre en contact avec le Cercle communiste Anárquico. Et reprend la publication – en langue italienne – de La Questione sociale. Il tente l’expérience qui se révéla désastreuse, de chercheur d’or en Patagonie. Il participe à la naissance du premier syndicat. Argentin, le Sindacat des boulangers , dont il écrit les statuts. Il est accusé d’avoir falsifié de la monnaie, cela se révélera faux. Il prend la décision de partir et après un court séjour à Montevideo. Il rentre en Europe. Il s’établit d’abord à Nice. Où il publie le quotidien clandestin L’avvenire. La police française se met rapidement sur ses traces, l’obligeant à se réfugier de nouveau à Londres. Il tient une série de meetings en Espagne. Avec son ami Pedro Esteve. Et il participe à une révolte populaire à Jerez de la Frontera. Recherché par la police, il retourne à Londres où en 1896. Il assiste au Congrès socialiste international. À Paris, on parle de contacts entre Marie Sophie de Bourbon. Surnommé romantiquement la Reine des Anarchistes et Malatesta, rapports probablement seulement de connaissance compte tenu du peu de sympathie politique que montre l’aristocratie à l’égard des « subversifs ». Il voyage clandestinement jusqu’à Ancône. Où il participe à la création de L’agitazione. L’année suivante, à l’occasion du Mouvement pour le pain. Il est arrêté et condamné à sept mois de réclusion. À peine a-t-il fini sa peine qu’il est condamné à cinq ans de résidence forcée à Ustica. D’où il s’évade en 1899. Pour se rendre en Tunisie. Après deux bref séjours à New York. Il s’installe à Londres où il reste douze ans à l’exception d’un voyage à Amsterdam. Pendant lequel il participe au Congrès Anarchiste International. Pendant le séjour dans la capitale britannique, Malatesta gagne sa vie comme électricien et mécanicien. Pendant cette période, on note un certain ralentissement de son activité subversive. Très rapidement, il gagne l’estime des travailleurs anglais qui tiendront d’importantes manifestations de protestation lorsque Malatesta rencontre des problèmes judiciaires. Est emblématique, quand la cour de Bow Street. Le condamne à trois mois de réclusion à la suite de la plainte pour diffamation de la part de l’espion italien Ennio Belelli. La condamnation est accompagnée d’un décret d’expulsion qui est annulé à la suite de la manifestation populaire du 12 juin. Il laisse le Royaume-Uni en 1913. Pour rentrer en Italie où il commence la publication d’un hebdomadaire. Il est le principal artisan de la Semaine Rouge. ; recherché de nouveau par la police, il est obligé de revenir pour la énième fois dans la capitale britannique. À la veille de la Première Guerre mondiale. Il se sépare douloureusement de son ami Kropotkine, après un âpre débat sur l’attitude que les anarchistes doivent tenir sur le sujet de l’interventionnisme. Malatesta soutient les idées de l’antimilitarisme. Et de l’internationalisme. Cette position est encore plus évidente en 1916. Au travers de sa réponse au Manifeste des Seize. Publiée en avril par Freedom. Après plusieurs tentatives vaines, Malatesta obtient un passeport. Italien à Londres, il s’embarque pour Taranto. En Italie, il utilise immédiatement sa popularité pour mener une intense activité de propagande et de subversion qui en fait l’un des acteurs principaux de la période biennio rosso. Il prend contact avec les Arditi del Popolo. Entre 1919 et décembre 1921, il participe avec Gabriele D’Annunzio. Au coup de force sur la ville de Fiume. Son influence se fait sentir dans la charte du Carnaro. Écrite par le syndicaliste révolutionnaire Alceste de Ambris. Et finalisée par D’annunzio sous la forme d’une régence. Pirate autonome et littéraire. Il fonde à Milan. Le quotidien anarchiste Umanità Nova. La même année il est arrêté et enfermé dans la prison de San Vittore. Il commence avec d’autres détenus une grève de la faim qui le mène presque à la mort. La grève est arrêtée à la suite d’un attentat perpétré par quelques anarchistes du courant individuel. Dans un hôtel situé à proximité du Théâtre Diana. La même année Malatesta est libéré. Il continue à diriger Umanità Nova. Année au cours de laquelle les fascistes. Prennent le pouvoir et interdisent le journal qui rouvrira en 1945. Sous la forme d’un hebdomadaire. Malatesta, fuyant les contrôles fascistes, se rend clandestinement en Suisse. Pour assister au cinquantième congrès de Saint-Imier, puis s’installe définitivement à Rome. Avec sa compagne Elena Melli. Et sa fille Gemma. Pendant les premières années du gouvernement fasciste, il poursuit son activité de propagande, de 1924. Malgré le rigide contrôle de la censure, il publie le journal clandestin Pensiero e Volontà. Les années suivantes, le régime fasciste impose à Malatesta le contrôle continu d’un groupe de gardiens, le condamnant ainsi à un isolement qui l’éloigne des mouvements anarchistes. Il passe les dernières années de sa vie reclus dans sa maison avec sa famille, subissant une détérioration progressive de son état de santé. Il survit à une grave infection pulmonaire, et meurt le 22 juillet d’une crise respiratoire. Errico Malatesta tente une synthèse de la concession anarchiste, sans pourtant l’emprisonner dans un système. Pour atteindre ce but, il distingue l’anarchie. Le premier est la finalité, il a une valeur mi-historique et universelle : il représente le vouloir être et comme tel n’est pas déductible d’aucune situation historique. L’anarchisme est la traduction de cette fin dans la concrétisation d’une situation historique. La division correspond à celle entre jugements de valeur et jugements de fait. Les valeurs fondamentales de l’anarchie liberté, égalité, solidarité- sont des expressions rationnelles d’une aspiration universelle et comme telles ne sont liées à aucune doctrine. Malatesta refuse autant le droit naturel. Le premier, car il considère l’idée d’une société naturelle comme le résultat de la paresse de ceux qui rêvent que les aspirations humaines se réalisent spontanément, sans lutte ; le second, parce que l’exaltation de la science amène à un nouveau dogme, comme cela arrive à Pierre Kropotkine. Malatesta développe dans ses différents écrits des principes révolutionnaires anarchistes, tels le volontarisme. Il expérimente divers principes révolutionnaires dont l’insurrectionalisme dans le Bénévent. Mais aussi dans d’autres pays, où il dut s’exiler. « Une chose est de comprendre, une autre de pardonner certains faits, les revendiquer, en être solidaires. Nous ne pouvons accepter, encourager et imiter de tels actes. Nous devons être résolus et énergiques, mais nous devons également nous efforcer de ne jamais dépasser les limites nécessaires. Errico Malatesta, Un peu de théorie (1892), dans Articles Politiques (10/18). Il met en garde contre les tendances à la bureaucratisation dans les organisations anarchistes. « Évidemment si, dans une organisation, on laisse à quelques-uns tout le travail et toutes les responsabilités, si on subit ce que font certains sans mettre la main à la pâte et chercher à faire mieux, ces quelques-uns finiront, même s’ils ne le veulent pas, par substituer leur propre volonté à celle de la collectivité. Si dans une organisation tous les membres ne se préoccupent pas d’exercer sur tout et sur tous leurs facultés critiques et laissent à quelques-uns la responsabilité de penser pour tous, ces « quelques-uns » seront les chefs, les têtes pensantes et dirigeantes. Errico Malatesta, L’Agitation à Ancône (1897) dans Articles Politiques (10/18). Il est très critique vis-à-vis du syndicalisme révolutionnaire que défendait Pierre Monatte. Il exprime son point de vue sur cette question au congrès international anarchiste d’Amsterdam. Il critique également la plateforme d’Piotr Archinov. (Makhno participa à son élaboration), cette plateforme étant une proposition d’organisation avec de nouveaux principes, et qui fut lancé par le groupe russe Dielo Trouda. (pourchassé par les bolcheviques) en exil. Malatesta remarque dans « la plateforme », des principes peu libertaires. Dans le fond, sur la responsabilité collective par exemple, et quant au fonctionnement sur les prises de décisions peu claires, laissant le champ vide à de possibles prises de pouvoir. La volonté est l’élément décisif pour la transformation sociale. Dépend uniquement de la volonté des hommes. L’histoire échappe à toute philosophie et à toute tentative de prévisions. Pour cela, il n’est pas possible de savoir quand la période est faste pour la révolution et il faut profiter de toutes les occasions. La révolution n’est pas un fait économique et social mais un acte de volonté. La révolution doit rassembler les masses, mais les masses ne deviendront pas anarchistes avant que la révolution ait commencé ; les anarchistes doivent alors se joindre aux masses et les accepter comme elles sont, sans projets pédagogiques inévitablement autoritaires et en adaptant plutôt l’idéologie à leur ressentir. L’action révolutionnaire a deux objectifs : la destruction violente des obstacles à la liberté, et la diffusion graduelle de la pratique de la liberté, privée de toutes coercitions. La violence est ennemie de la liberté. Elle est une triste nécessité de l’anarchisme, non seulement dans la phase négative de la destruction des formes oppressives. Malatesta est opposé à toute terreur révolutionnaire qui conduit nécessairement à la dictature, ainsi il repousse l’idée communiste de la dictature du prolétariat et juge très sévèrement les résultats de la révolution bolchévique qui a arrêté l’expérimentation des soviets et a instauré un état autoritaire. Il critique la violence comme fin en soi. « Nous comprenons que cela puisse arriver, dans la fièvre de la bataille, chez des natures généreuses mais manquant de préparation morale -fort difficile à acquérir actuellement- qui peuvent perdre de vue le but à atteindre et prennent la violence comme une fin en soi et se laissent entraîner à des actes sauvages. « Le danger le plus grand qui menace le mouvement ouvrier est la tendance du leader à considérer la propagande et l’organisation comme un métier ». Cité dans L’espresso, 3 août 2006, p. Pour Malatesta, il n’est pas possible de réaliser la révolution en poursuivant des intérêts économiques, puisque l’intérêt est toujours conservateur : seul l’idéal est révolutionnaire. De là, la suprématie du politique qui poursuit l’idéal universel sur l’économique, qui poursuit toujours des objectifs réformistes et conservateurs. Pour cela, même les syndicats sont considérés réformistes, jamais réellement révolutionnaires (aussi pour leurs caractères inévitablement corporatif). L’organisation sociale préférable est celle communiste, mais cela doit être un communisme non imposé, librement choisi et voulu. Le communisme de Malatesta n’est pas tant une concession économique, qu’un principe de justice sociale, une tension semi-économique. Les problèmes économiques doivent être traités en mode empirique, en choisissant l’organisation économique appropriée aux idéaux politiques anarchistes. Comme l’anarchie est fondée sur l’éthique et sur une éthique de la conviction. En termes weberiens, elle ne peut pas accepter la démocratie comme un mal mineur. De là, la sous-évaluation du fascisme de la part de Malatesta. Le système démocratique fait appel à l’autorité de la majorité, celui anarchiste à l’entente volontaire (bien que dans certains cas, on soit obligé de recourir au vote). La volonté de la majorité ne peut prétendre à la possession de la vérité absolue puisqu’une telle vérité n’existe pas. Le principe de liberté interdit de reconnaitre une seule vérité : chacun possède sa propre vérité et aussi sa propre anarchie. En société, la liberté ne peut être absolue mais doit être limitée par le principe de la solidarité et de l’amour envers les autres. Dans le dialogue imaginaire « Au café. » (1920), Errico Malatesta explicite sa conception de l’amour libre. « Croyez-vous qu’il peut exister un amour esclave? L’amour vrai ne peut exister, ne se conçoit pas sinon parfaitement libre… L’adultère, les mensonges de toutes sortes, les haines longuement couvées, les maris qui tuent leurs femmes, les femmes qui empoisonnent leurs maris, les infanticides, les enfants qui grandissent parmi les scandales, les querelles familiales… Le monde est un lupanar, parce que les femmes sont fréquemment obligées de se prostituer pour vivre ; parce que le mariage souvent contracté par pur calcul d’intérêt, est toujours pour toute sa durée une union dans laquelle l’amour n’entre pas du tout ou n’entre que comme un accessoire… Nous voulons la liberté. Jusqu’à présent, les unions sexuelles ont tellement subi la pression de la violence brutale, de la nécessité économique, des préjugés religieux et des prescriptions légales qu’il n’est pas possible de déduire quel sera le mode de relations sexuelles qui répondra le mieux au bien physique et moral de l’individu et de l’espèce. La propriété commune admise et le principe de la solidarité sociale établi sur de solides bases morales et matérielles, l’entretien des enfants appartiendra à la communauté et leur éducation sera le soin et l’intérêt de tous. Il est probable que tous les hommes et toutes les femmes aimeront tous les enfants : et si, comme je le crois certainement, les parents ont une affection spéciale pour ceux qui sont nés d’eux, ils n’auront qu’à se réjouir en sachant que l’avenir de leurs enfants est assuré et qu’ils ont pour leur entretien et leur éducation le concours de toute la société. Pour lui : « Éliminons loppression de lhomme sur lhomme, combattons la prétention brutale du mâle de se croire le maître de la femme, combattons les préjugés religieux, sociaux et sexuels ; assurons à tous, hommes, femmes, adultes, enfants, le bien-être et la liberté ; répandons linstruction, et nous trouverons maintes occasions dêtre satisfaits sil ne reste sur terre, dautres maux que ceux que crée lamour. Dans tous les cas, les malheureux en amour pourront trouver une revanche en dautres plaisirs tandis quaujourdhui lamour mélangé dalcool est lunique consolation de la plus grande partie de lhumanité. Errico Malatesta définit le concept de gradualisme révolutionnaire. Dans un article publié, le. Octobre 1925, par la revue Pensiero e Volontà. Selon lui : « L’anarchisme, doit être nécessairement gradualiste. On peut concevoir l’anarchisme comme la perfection et c’est un bien que cette conception reste toujours présente à notre esprit tel un phare idéal qui guide nos pas. Mais il est évident que cet idéal ne peut être atteint d’un seul bond, en passant d’un seul coup de l’enfer actuel au paradis rêvé. Pour Malatesta, le gradualisme révolutionnaire postule que l’anarchie peut être réalisée par un processus cumulatif d’étapes additionnées. Entre la réalité d’aujourd’hui et la réalisation de l’idéal, il existe une démarche volontariste et constructive de progressivité : « il ne s’agit pas de faire l’anarchie aujourd’hui, demain, ou dans dix siècles, mais d’avancer vers l’anarchie aujourd’hui, demain, toujours. Et il précise : « L’esclavage apprend aux hommes à être serviles, et pour se libérer de l’esclavage, il faut des hommes aspirant à la liberté ». Un système autoritaire ne devient pas libertaire. Du jour au lendemain : la lutte est un processus d’apprentissage volontariste. Où l’autonomie et la liberté se construisent par étapes, chacune d’entre elles permettant la réalisation de la suivante et n’ayant pour seul but que l’accomplissement de l’objectif final. Ainsi, « la possibilité du progrès existe. Mais non pas la possibilité de porter, au moyen de la seule propagande, tous les hommes au niveau nécessaire pour que nous puissions réaliser l’anarchie, sans une transformation graduelle préalable du milieu ». Ainsi, Malatesta préconise-t-il l’emploi de tous les moyens répondant aux aspirations populaires immédiates en éliminant progressivement l’influence de la hiérarchie et de l’autorité au sein de la société par « la pratique de la liberté, privée de toutes coercitions ». Il rejette en cela, l’idée d’un Grand Soir. Qui amènerait aussitôt naturellement à une société libertaire. Malatesta préconise également aux anarchistes de s’associer à toutes les forces révolutionnaires, en ce qu’elles portent de projet émancipateur, sans pour autant abdiquer leur autonomie. Malatesta « définit une stratégie orientée vers la conquête progressive (graduelle mais non nécessairement linéaire) par les mouvements sociaux… D’espaces d’autonomie et de contre-pouvoir. Elle comporte deux dimensions étroitement liées. L’une, démocratique, vise au maintien et à l’élargissement des pouvoirs de la société civile face à l’État et, plus généralement, aux instances de commandement, par l’apprentissage de l’autogestion sociale à tous les niveaux de la société. L’autre, graduelle, définit un cadre d’objectifs anticapitalistes. Sa mise en uvre suppose l’élaboration d’un programme de réformes contradictoires à la logique du système, bien que réalisables en son sein. Il affirme par là, « la nécessité de l’autonomie du mouvement ouvrier, afin d’éviter toute avant-garde éclairée, ou de futurs gouvernements « ouvriers ». Concret, Malatesta aborde cette méthode dans une situation révolutionnaire : « Commençons par dire que la révolution, nous ne pouvons pas la faire seuls et que, le pourrions-nous matériellement, il ne serait pas désirable que nous la fassions seuls. Il nous (faudra) donc agir de concert avec toutes les forces de progrès existantes, avec tous les partis d’avant-garde et attirer dans le mouvement, soulever, intéresser les grandes masses, laissant la révolution, dont nous serions un facteur parmi d’autres, produire ce qu’elle pourra produire Si malgré nos efforts, de nouveaux pouvoirs prêts à faire obstacle à la volonté populaire et à imposer la leur propre réussissaient à se constituer Dans tous les cas, réclamer et exiger, même par la force, notre pleine autonomie et le droit et les moyens de nous organiser à notre manière pour expérimenter nos méthodes. Réaliste et presque pragmatique, il pense qu’« Il ne faut pas proposer de tout détruire en croyant quensuite les choses sarrangeront delles-mêmes. Intransigeants envers toute tyrannie et toute exploitation capitaliste, nous devrons être tolérants pour toutes les conceptions sociales qui prévalent dans les divers groupements humains, pourvu quils ne lèsent pas la liberté et le droit dautrui. Nous devrons nous contenter davancer graduellement à mesure que sélève le niveau moral des hommes et que saccroissent les moyens matériels et intellectuels dont dispose lhumanité, tout en faisant, bien entendu, tout ce que nous pouvons par létude, le travail et la propagande pour hâter lévolution vers un idéal toujours plus haut. En 1936 en Espagne, à Barcelone, un groupe « Malatesta » est formé dans la colonne Durruti. Qui réunit des antifascistes. Italiens dont Francesco Barbieri. L’Anarchie , traduit de l’italien, Réveil socialiste-anarchiste. L’organisation , lire en ligne. Le Programme anarchiste , lire en ligne. Ou Le Rayon des Humanités. La terreur révolutionnaire , lire en ligne. Majorités et minorités , lire en ligne. Au Café , lire en ligne. Entre paysans , traduit de l’italien, Au Bureau des Temps nouveaux, 1897, texte intégral. Réponse au Manifeste des Seize. Reproduit par Le Monde libertaire. 10 mai 1984, texte intégral. Anarchie et organisation , lire en ligne. Sur Kropotkine , lire en ligne. Majorité et minorité , dans L’Agitazione , 14 mars. Pour la libertté , dans L’Agitazione , 2 juillet. Vers l’anarchie , dans La questione sociale , 9 décembre. Pour la liberté , dans Volontà , 27 septembre. Science et réforme sociale , dans Volontà , 27 décembre. Nos propositions , dans Umanità Nova , 27 février. Encore sur la république , dans Umanità Nova , 21 mai. Tant pis, tant mieux , dans Umanità Nova , 26 juin. Dans Umanità Nova , 12 août. Réforme et révolution , dans Umanità Nova , 10 septembre. Majorité et minorité , dans Umanità Nova , 11 septembre. La révolution en pratique , dans Umanità Nova , 7 octobre. Michail Bakunin , dans Pensiero e Volontà. Les fonctions des syndicats dans la révolution , dans Umanità Nova , 13 avril. Encore sur la liberté du travail , dans Umanità Nova , 16 avril. Républicanisme sociale et anarchisme , dans Umanità Nova , 27 avril. Les bases morales de l’anarchisme , dans Umanità Nova , 16 septembre. Encore sur la révolution en pratique , dans Umanità Nova , 14 octobre. Morale et violence , dans Umanità Nova , 21 octobre. Parlant de révolution , dans Umanità Nova , 25 novembre. Anarchisme et réforme , dans Pensiero e Volontà. Démocratie et anarchie , dans Pensiero e Volontà , 15 mars. République et révolution , dans Pensiero e Volontà. Anarchie et violence , dans Pensiero e Volontà. La foi et la science , dans Pensiero e Volontà , 15 septembre. La terreur révolutionnaire , dans Pensiero e volontà. Dans le brouillard de la philosophie , dans Pensiero e Volontà. Science et anarchie , dans Pensiero e Volontà. La base morale de l’anarchisme , dans Pensiero e Volontà. Encore sur la science et l’anarchie , dans Pensiero e Volontà. Gradualisme , dans Pensiero e Volontà. À propos de la « Plateforme » , dans Il Risveglio Anarchico , 14 décembre. Plus d’infos sur Zo d’Axa. Alphonse Gallaud de la Pérouse , dit Zo d’Axa , né à Paris. Et mort à Marseille. Est un individualiste libertaire. Français, créateur du journal LEn-dehors. Et de La Feuille. Après larrestation de Ravachol. Et de ses compagnons, il lance une souscription pour aider les familles de détenus. Pour ce motif, il est enfermé un mois à la prison de Mazas. Craignant de nouvelles poursuites, il part pour un long voyage : Londres, lItalie, la Grèce, lempire Ottoman. Début 1893, il est arrêté à Jaffa en Palestine et renvoyé en France où il purge une peine de 18 mois de prison. Zo d’Axa est issu d’une famille bourgeoise. Descendant du navigateur La Pérouse. Petit-fils du fournisseur officiel des aliments laitiers de la famille impériale. Il est le fils d’un haut fonctionnaire des Chemins de fer d’Orléans. Devenu par la suite ingénieur de la Ville de Paris. Après des études au collège Chaptal. Zo d’Axa s’engage en 1882. Dans les chasseurs d’Afrique. Il déserte rapidement, après avoir séduit la femme de son officier supérieur. Il collabore aux Nouvelles du jour puis devient quelque temps secrétaire du théâtre de l’Alcazar puis au théâtre de l’Eden. Après avoir publié un essai poétique intitulé Au Galop , Zo d’Axa s’installe à Rome. Et fréquente la Villa Médicis. Où il rencontre les peintres Scipione Vannutelli, Constant Montald. Et Cesare Biseo pour lesquels il pose. Il collabore à ce moment au journal L’Italie , où il fait office de critique d’art. L’amnistie de 1889. Lui permet de rentrer en France après huit ans d’absence. C’est à ce moment que Zo d’Axa s’implique dans les milieux libertaires. Même si son individualisme. Le pousse à rejeter l’étiquette d’anarchiste. Il fonde en mai 1891. Un hebdomadaire dont le titre résume à lui seul sa pensée et qui publie 91 numéros jusqu’en 1893. Le titre sera repris par Émile Armand. Les collaborateurs, anarchistes ou non, y sont nombreux : Tristan Bernard. Pour n’en nommer que quelques-uns. Dans une atmosphère de propagande par le fait. Et d’attentats, LEn-dehors est rapidement la cible des autorités, et subit perquisitions, poursuites et saisies. D’Axa, Louis Matha. Et Lecoq finissent par être condamnés. Après l’arrestation de Ravachol. Et de ses compagnons, Zo d’Axa lance une souscription pour les enfants des détenus : « pour ne pas laisser mourir de faim les mioches dont la Société frappe implacablement les pères parce quils sont des révoltés ». Il distribue l’argent aux familles, ce qui amène son arrestation pour « participation à une association de malfaiteurs ». Il refuse de répondre aux interrogatoires ou de signer quoi que ce soit et est mis au secret, sans visite de ses proches ou de son avocat. Remis en liberté provisoire au bout d’un mois, Zo d’Axa déclare ironiquement, à sa sortie de prison : « Notre pauvre liberté, provisoire toujours ». Après sa libération, Zo d’Axa intensifie son action pamphlétaire. Un article de Jules Méry, jugé offensant pour l’armée, lui vaut de nouvelles poursuites. Dégoûté, il part pour Londres. Où il rencontre Charles Malato. (qui connut son grand-père), Georges Darien. Ainsi que les peintres Maximilien Luce. Et James Abbott McNeill Whistler. Il part ensuite pour les Pays-Bas. Avec une troupe de musiciens ambulants, puis pour l’Allemagne. Où il vit pendant un bref moment avec des bûcherons de la Forêt noire. Il se rend ensuite à Milan. Où se déroule un procès d’anarchistes. Arrêté en pleine nuit, il est expulsé d’Italie avec des anarchistes italiens. Après avoir organisé une révolte à bord du bateau qui le menait en Grèce. Et dort dans les ruines du Parthénon. Il part ensuite pour Constantinople. Où il est arrêté puis relâché, et se rend à Jaffa. Il est là aussi arrêté, gardé à vue pendant quelques semaines. Il s’évade et se réfugie au consulat du Royaume-Uni. Mais est quand même remis aux autorités françaises et embarqué sur le navire La Gironde pour Marseille. En arrivant, Zo d’Axa passe quelques jours à la prison de Marseille, comme prisonnier de droit commun. Transféré à Paris, il passe dix-huit mois à la prison Sainte-Pélagie. Comme politique, ayant refusé de signer une demande en grâce. Zo d’Axa est libéré le. Il publie alors De Mazas à Jérusalem qu’il a écrit en prison et qui reçoit des critiques dithyrambiques et unanimes, d’Octave Mirbeau. Malgré ce succès, Zo d’Axa est couvert de dettes, son journal mort et ses collaborateurs sont dispersés. Il cesse alors tout activité publique jusqu’à l’affaire Dreyfus. Il devient dreyfusard pour le principe de justice et pour s’opposer à l’armée, même si la personne même de Dreyfus lui est antipathique : « Si ce monsieur ne fut pas traître, il fut capitaine ; passons. » Le 6 octobre 1897, il fonde un nouveau journal, La Feuille , dont il rédige l’essentiel des textes, illustrés entre autres par Steinlen. Zo d’Axa publie dans La Feuille divers articles antimilitaristes et anti-capitalistes. Il lance une campagne pour l’abolition des bagnes d’enfants. Lors des élections, La Feuille choisit un âne comme candidat officiel ; promené à travers Paris, il fait scandale. Le jour du scrutin, Zo d’Axa parcourt la ville sur un char tiré par l’âne blanc, suivi d’une foule nombreuse et hilare. La police se présente, veut mettre fin à la manifestation et conduire l’âne à la fourrière ; une bagarre s’ensuit et Zo d’Axa relâche l’âne en disant : « Cela n’a plus d’importance, c’est maintenant un candidat officiel! Mais toute cette activité finit par le lasser. Il part à nouveau, et visite les États-Unis. Il envoie de chacun de ces pays des articles où l’on retrouve sa soif intarissable de justice. Aux États-Unis, par exemple, il visite la veuve de Gaetano Bresci. Qui assassina le roi italien Umberto. De retour en France, il vit un temps sur une péniche avant de s’installer à Marseille où il se fixe jusqu’à sa mort. Les dernières années de sa vie le voient blasé, pessimiste sur la nature profonde de l’humain. Il choisit de mettre fin à ses jours. Le 30 août 1930. Plus d’infos sur l’anarchisme. L’anarchisme est un courant. Siècle sur un ensemble de théories et de pratiques anti-autoritaires. Souvent utilisé comme synonyme. Pour renforcer le caractère égalitaire. Fondé sur la négation du principe d’autorité dans l’organisation sociale. Et le refus de toute contrainte découlant des institutions basées sur ce principe. L’anarchisme a pour but de développer une société sans domination. Et sans exploitation, où les individus-producteurs coopèrent librement dans une dynamique d’autogestion. Contre l’oppression, l’anarchisme propose une société basée sur la solidarité. La complémentarité de la liberté de chacun et celle de la collectivité, l’égalité des conditions de vie et la propriété commune autogérée. Il s’agit donc d’un mode politique qui cherche non pas à résoudre les différences opposant les membres constituants de la société mais à associer des forces autonomes et contradictoires. L’anarchisme est un mouvement pluriel qui embrasse l’ensemble des secteurs de la vie et de la société. Concept philosophique, cest également « une idée pratique et matérielle, un mode dêtre de la vie et des relations entre les êtres qui naît tout autant de la pratique que de la philosophie ; ou pour être plus précis qui naît toujours de la pratique, la philosophie nétant elle-même quune pratique, importante mais parmi dautres ». En 1928, Sébastien Faure. Dans La Synthèse anarchiste. Définit quatre grands courants qui cohabitent tout au long de l’histoire du mouvement : l’individualisme libertaire. Qui insiste sur l’autonomie individuelle. Contre toute autorité ; le socialisme libertaire. Qui propose une gestion collective. Égalitaire de la société ; le communisme libertaire. Qui de l’aphorisme « De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins. » créé par Louis Blanc. Veut économiquement partir du besoin des individus, pour ensuite produire le nécessaire pour y répondre ; l’anarcho-syndicalisme. Qui propose une méthode, le syndicalisme. Comme moyen de lutte et d’organisation de la société. Depuis, de nouvelles sensibilités se sont affirmées, telles l’anarcha-féminisme. Ou l’écologie sociale. En 2007, l’historien Gaetano Manfredonia. Propose une relecture de ces courants sur base de trois modèles. Le premier, « insurrectionnel. », englobe autant les mouvements organisés que les individualistes. Qui veulent détruire le système autoritaire avant de construire, quils soient bakouniniens. Ou partisans de la propagande par le fait. Le second, « syndicaliste. », vise à faire du syndicat et de la classe ouvrière. Les principaux artisans tant du renversement de la société actuelle, que les créateurs de la société future. Son expression la plus aboutie est sans doute la Confédération nationale du travail. Pendant la révolution sociale espagnole de 1936. Le troisième est « éducationniste réalisateur » dans le sens où les anarchistes privilégient la préparation de tout changement radical par une éducation libertaire. Une culture formatrice, des essais de vie communautaires. La pratique de l’autogestion. Et de l’égalité des sexes. Ce modèle est proche du gradualisme. Et renoue avec « lévolutionnisme » d’Élisée Reclus. Pour Vivien Garcia dans L’Anarchisme aujourd’hui (2007), l’anarchisme « ne peut être conçu comme un monument théorique achevé. La réflexion anarchiste n’a rien du système. L’anarchisme se constitue comme une nébuleuse de pensées qui peuvent se renvoyer de façon contingente les unes aux autres plutôt que comme une doctrine close ». Selon l’historien américain Paul Avrich. « Les anarchistes ont exercé et continuent d’exercer une grande influence. Rigoureux et leur antimilitarisme. Leurs expériences d’autogestion. Ouvrière, leur lutte pour la libération de la femme et pour l’émancipation sexuelle. Leurs écoles et universités libres, leur aspiration écologique. À un équilibre entre la ville et la campagne, entre l’homme et la nature, tout cela est d’une actualité criante. Le terme « anarchisme » et ses dérivés sont employés tantôt péjorativement, comme synonymes de désordre social dans le sens commun ou courant et qui se rapproche de l anomie. Tantôt comme un but pratique, car l’anarchisme défend l’idée que l’absence d’une structure de pouvoir n’est pas synonyme de désorganisation sociale. Les anarchistes rejettent en général la conception courante de l’anarchie. (utilisée par les médias et les pouvoirs politiques). Pour eux, « l’ordre naît de la liberté ». Tandis que les pouvoirs engendrent le désordre. Certains anarchistes useront du terme « acratie. » (du grec « kratos », le pouvoir), donc littéralement « absence de pouvoir », plutôt que du terme « anarchie » qui leur semble devenu ambigu. De même, certains anarchistes auront plutôt tendance à utiliser le terme de « libertaires. Pour ses partisans, l’anarchie. N’est justement pas le désordre social. Cest plutôt le contraire, soit l’ordre social absolu. Grâce notamment à la socialisation des moyens de production : contrairement à l’idée de possessions privées capitalisées, elle suggère celle de possessions individuelles ne garantissant aucun droit de propriété, notamment celle touchant l’accumulation de biens non utilisés. Cet ordre social s’appuie sur la liberté politique. Organisée autour du mandatement impératif. Et de la démocratie directe. L’anarchie est donc organisée et structurée : c’est l’ordre moins le pouvoir. Est un dérivé du grec , anarkhia. Composé du préfixe privatif an – (en grec , « sans », « privé de ») et du radical arkhê , (en grec n, « origine », « principe », « pouvoir » ou « commandement »). Du terme désigne donc, d’une manière générale, ce qui est dénué de principe directeur et d’origine. Cela se traduit par « absence de principe. », « absence de règle. », « absence de chef. », « absence d’autorité. » ou « absence de gouvernement. Dans un sens négatif, l’anarchie évoque le chaos et le désordre, l’anomie. Et dans un sens positif, un système où les individus sont dégagés de toute autorité. Ce dernier sens apparaît en 1840. Sous la plume du théoricien. Dans Qu’est-ce que la propriété? L’auteur se déclare « anarchiste » et précise ce qu’il entend par « anarchie » : « une forme de gouvernement sans maître ni souverain ». Pour de nombreux théoriciens. De l’anarchisme, l’esprit libertaire. Remonte aux origines de l’humanité. À l’image des Inuits. De nombreuses sociétés fonctionnent, parfois depuis des millénaires, sans autorité. Ou suivant des pratiques revendiquées par l’anarchisme comme l’autonomie. Ou la démocratie directe. Les premières expressions d’une philosophie. Peuvent être trouvées dans le taoïsme. Au taoïsme, l’anarchisme emprunte le principe de non-interférence avec les flux des choses et de la nature, un idéal collectiviste et une critique de l’État ; au bouddhisme, l’individualisme libertaire. La recherche de l’accomplissement personnel et le rejet de la propriété privée. Une forme dindividualisme libertaire est aussi identifiable dans certains courants philosophiques. De la Grèce antique. En particulier dans les écrits épicuriens. Certains éléments libertaires du christianisme. Ont influencé le développement de l’anarchisme. En particulier de l’anarchisme chrétien. À partir du Moyen Âge. Attendent l’avènement sur terre. D’un nouvel âge de liberté. Des mouvements religieux, à l’exemple des hussites. S’inspirèrent souvent de principes libertaires. Plusieurs idées et tendances libertaires émergent dans les utopies. Et du siècle des Lumières. Pendant la Révolution française. Le mouvement des Enragés. S’oppose au principe jacobin. Du pouvoir de l’État et propose une forme de communisme. Les idées anarchistes se diffusent par la défense de la liberté individuelle. Les attaques contre l’État et la religion. Les critiques du libéralisme. Certains penseurs libertaires américains. Comme Henry David Thoreau. Préfigurent lanarchisme contemporain de la contre-culture. Ou de la désobéissance civile. Remonter si loin dans l’histoire de l’humanité n’est pas sans risque d’anachronisme. C’est donner une définition extrêmement vague de l’anarchisme sans tenir compte des conditions historiques et sociales de l’époque des faits. Il faudra attendre la Révolution française. Pour découvrir des aspirations ouvertement libertaires chez des auteurs comme Jean-François Varlet. (1793) apparaît comme l’un des précurseurs de l’anarchisme. Est le premier théoricien social à s’en réclamer explicitement en 1840. L’anarchisme est une philosophie politique. Qui présente une vision d’une société humaine. Et qui propose des stratégies pour y arriver, en renversant le système social autoritaire. L’objectif principal de l’anarchisme est d’établir un ordre social sans dirigeants ni dirigés. Un ordre fondé sur la coopération volontaire d’hommes et de femmes libres et conscients, qui ont pour but de favoriser un double épanouissement : celui de la société et celui de l’individu qui participe à celle-ci. Selon l’essayiste Hem Day. « On ne le dira jamais assez, lanarchisme, cest lordre sans le gouvernement ; cest la paix sans la violence. Cest le contraire précisément de tout ce quon lui reproche, soit par ignorance, soit par mauvaise foi. La pensée anarchiste soppose par conséquent à toutes les formes dorganisation sociale qui oppriment des individus, les asservissent, les exploitent au bénéfice dun petit nombre, les contraignent, les empêchent de réaliser toutes leurs potentialités. À la source de toute philosophie anarchiste, on retrouve une volonté d’émancipation individuelle ou collective. L’amour de la liberté, profondément ancré chez les anarchistes, les conduit à lutter pour l’avènement d’une société plus juste, dans laquelle les libertés individuelles pourraient se développer harmonieusement et formeraient la base de l’organisation sociale et des relations économiques et politiques. L’anarchisme est opposé à l’idée que le pouvoir coercitif et la domination soient nécessaires à la société et se bat pour une forme d’organisation sociale et économique libertaire, c’est-à-dire fondée sur la collaboration ou la coopération plutôt que la coercition. L’ennemi commun de tous les anarchistes est l’autorité, sous quelque forme que ce soit, l’État étant leur principal ennemi : l’institution qui s’attribue le monopole de la violence légale (guerres, violences policières), le droit de voler (impôt) et de s’approprier l’individu (conscription, service militaire). Les visions qu’ont les différentes tendances anarchistes de ce que serait ou devrait être une société sans État. Sont en revanche d’une grande diversité. Opposé à tout credo, l’anarchiste prône l’autonomie de la conscience morale. Par-delà le bien et le mal définis par une orthodoxie. Majoritaire, un pouvoir à la pensée dominante. L’anarchiste se veut libre de penser par lui-même et d’exprimer librement sa pensée. Certains anarchistes dits « spontanéistes » pensent qu’une fois la société libérée des entraves artificielles que lui impose l’État. Précédemment contrarié se rétablirait spontanément, ce que symbolise le « A » inscrit dans un « O ». « L’anarchie, c’est l’ordre sans le pouvoir ». Ceux-là se situent, conformément à l’héritage de Proudhon, dans une éthique du droit naturel. Elle-même affiliée à Rousseau. D’autres pensent que le concept d’ordre n’est pas moins « artificiel » que celui d’État. Ces derniers pensent que la seule manière de se passer des pouvoirs hiérarchiques est de ne pas laisser d’ordre coercitif s’installer. À ces fins, ils préconisent l’auto-organisation. Des individus par fédéralisme. Comme moyen permettant la remise en cause permanente des fonctionnements sociaux autoritaires et de leurs justifications médiatiques. En outre, ces derniers ne reconnaissent que les mandats impératifs. (votés en assemblée générale), révocables (donc contrôlés) et limités à un mandat. Précis et circonscrit dans le temps. Enfin, ils pensent que le mandatement ne doit intervenir qu’en cas d’absolue nécessité. Les anarchistes se distinguent de la vision marxiste. D’une société future en rejetant l’idée d’une dictature. Qui serait exercée après la révolution. Par un pouvoir temporaire : à leurs yeux, un tel système ne pourrait déboucher que sur la tyrannie. Ils sont partisans d’un passage direct, ou du moins aussi rapide que possible, à une société sans État, celle-ci se réaliserait par le biais de ce que Bakounine. « organisation spontanée du travail et de la propriété collective des associations productrices librement organisées et fédéralisées dans les communes ». Voit pour sa part la société libertaire comme un système fondé sur l’entraide. Où les communautés humaines fonctionneraient à la manière de groupes d’égaux ignorant toute notion de frontière. Deviendraient inutiles car la protection de la propriété perdrait son sens ; la répartition des biens serait, après expropriation. Des richesses et mise en commun des moyens de production, assurée par un usage rationnel de la prise au tas. « prise sur le tas ». Dans un contexte d’abondance, et du rationnement. Pour les biens plus rares. Expose les méfaits de la propriété. Ce livre contient la citation célèbre « La propriété, c’est le. Lors du dernier tiers du. Siècle et du début du. Siècle, l’anarchisme est l’un des deux grands courants de la pensée révolutionnaire, en concurrence directe avec le marxisme. Qui joue un rôle déterminant dans la Première Internationale. Dont il est évincé par les partisans de Karl Marx. En 1872, l’anarchisme prend un tour collectiviste. Face à la tendance mutualiste. Et respectueuse de la petite propriété privée défendue par Pierre-Joseph Proudhon. Sous l’influence des communistes libertaires. Émerge ensuite le projet d’une réorganisation de la société sur la base d’une fédération de collectifs de production ignorant les frontières nationales. L’anarchisme se scinde entre insurrectionnalistes. Et partisans d’une conception gradualiste. À la fois « syndicaliste. Fondée sur le primat pacifiste des solidarités vécues ». En 1928, dans l’Encyclopédie anarchiste. Définit « les trois idées maîtresses » : « 1° Admission définitive du principe syndicaliste, lequel indique la vraie méthode de la révolution sociale ; 2° Admission définitive du principe communiste (libertaire), lequel établit la base d’organisation de la nouvelle société en formation ; 3° Admission définitive du principe individualiste, l’émancipation totale et le bonheur de l’individu étant le vrai but de la révolution sociale et de la société nouvelle. », englobe autant les mouvements très organisés que les individualistes. », vise à faire du syndicat et de la classe prolétaire, les principaux artisans tant du renversement de la société actuelle, que les créateurs de la société future. Le troisième est « éducationniste réalisateur » dans le sens où les anarchistes individualistes. Privilégient la préparation de tout changement radical par une éducation libertaire. Et renoue avec « lévolutionnisme » de Élisée Reclus. Les socialistes libertaires, selon les tendances, considèrent que la société anarchiste peut se construire par mutualisme. Mais aussi par conseillisme. L’abolition de la propriété lucrative et l’appropriation collective des moyens de production est un point essentiel de cette tendance. Par « propriété », on n’entend pas le fait de posséder quelque chose pour soi, mais de le posséder pour en tirer des revenus du travail des autres. Ces courants, composés initialement de Proudhon (et de ses successeurs), puis de Bakounine. Étaient présents au sein de l’Association internationale des travailleurs. (Première internationale), jusqu’à la scission de 1872. Où Bakounine et Karl Marx. Se sont trouvés opposés. Le socialisme libertaire établit un pont entre le socialisme et l’individualisme notamment par le biais du coopérativisme. Et du fédéralisme combattant tant le capitalisme que l’autoritarisme sous toutes ses formes. Se manifeste par lattachement à la propriété individuelle et à l entraide. Entre communautés et ateliers. Il défend l’autogestion. Un travaillisme pragmatique, un justicialisme. Idéo-réaliste et une économie mutualiste. Le travail, fondement de la société, devient le levier de la politique, le réalisateur de la liberté. Le justicialisme permet un pluralisme. À travers un équilibre des forces physiques et sociales. Le fédéralisme permet le dynamisme et l’équilibre de la société pluraliste auteurs : Pierre-Joseph Proudhon. L’anarchisme collectiviste ou socialisme libertaire. Égalitariste de la société mouvement largement influencé par les écrits de Mikhaïl Bakounine. Et de Ricardo Mella. Qui de l’adage « À chacun selon ses besoins, de chacun selon ses capacités. » veut, d’un point de vue économique, partir du besoin des individus afin de produire par la suite le nécessaire pour y répondre ; ce qui politiquement est lié étroitement avec l’anarchisme qui part des volontés de chaque individu réel, par la liberté politique. Pour créer/construire la société à l’échelle des humains vivants/désirants mouvement largement influencé par les écrits de Errico Malatesta. Propose une méthode : le syndicalisme, couplé à l’anarchisme, comme moyen de lutte et d’accès vers une société anarchiste mouvement largement influencé par les écrits d’Émile Pouget. Qui sinspire des écrits de Maximilien Rubel. Est théorisé par lécrivain Daniel Guérin. Ce courant reprend parfois la notion de communisme libertaire. Dautres militants peuvent être rattachés à ce courant, comme l’allemand Rudi Dutschke. Ou le suisse Fritz Brupbacher. Qui prône l’insurrection. Qui définit la nature anarchiste de la lutte pour l’émancipation des peuples une tendance clairement de gauche à ne pas confondre avec le national-anarchisme. Qui s’inspire de la pensée post-structuraliste et post-marxiste. Est un courant politique qui naît après le sentiment d’échec de l’action révolutionnaire des Juifs à l’issue des grands pogroms. Les anarchistes comme les socialistes viennent à penser que la question juive ne peut faire l’économie d’un projet de société séparée en attendant la révolution mondiale. Pour les anarcho-sionistes, il s’agit de fonder un foyer national sans État. Ce courant n’adhèrera pas au sionisme. Auteur français : Bernard Lazare. Les cinq tendances (socialiste, communiste, syndicaliste, proudhonienne et insurrectionnelle) se rejoignent et coexistent au sein des différentes associations. L’ensemble de ces courants se caractérise par une conception particulière du type d’organisation militante nécessaire pour avancer vers une révolution. Ils se méfient de la conception centralisée d’un parti révolutionnaire, car ils considèrent qu’une telle centralisation mène inévitablement à une corruption de la direction par l’exercice de l’autorité. Dans l’Encyclopédie anarchiste. « Les individualistes anarchistes sont des anarchistes qui considèrent au point de vue individuel la conception anarchiste de la vie, c’est-à-dire basent toute réalisation de l’anarchisme sur « le fait individuel », l’unité humaine anarchiste étant considérée comme la cellule, le point de départ, le noyau de tout groupement, milieu, association anarchiste ». Les individualistes nient la nécessité de lÉtat comme régulateur et modérateur des rapports entre les individus et des accords quils peuvent passer entre eux. Ils rejettent tout contrat social et unilatéral. Ils défendent la liberté absolue dans la réalisation de leurs aspirations. Qui défend l’autonomie individuelle. Contre toute forme d’autorité et d’aliénation État, Religion, etc. , et propose la libre association libertaire entre les individus mouvement largement influencé par les écrits de Max Stirner. Le néo-anarchisme ou postanarchisme. Apparaissent en fin du. Termes polémiques, ils opposent un « anarchisme classique » ou « traditionnel » plutôt centré sur la lutte de classes à un anarchisme de la modernité ou de la postmodernité. Qui serait plus culturel et hédoniste auteurs : Michel Onfray. Et anarchisme, considère la domination des hommes sur les femmes comme l’une des premières manifestations de la hiérarchie dans nos sociétés. Le combat contre le patriarcat. Est donc pour les anarcha-féministes partie intégrante de la lutte des classes. Et de la lutte contre l’État. Comme l’a formulé Susan Brown : « Puisque l’anarchisme est une philosophie politique opposée à toute relation de pouvoir, il est intrinsèquement féministe. Un des aspects principaux de ce courant est son opposition aux conceptions traditionnelles de la famille, de l’éducation et du rôle des sexes, opposition traduite notamment dans une critique radicale de l’institution du mariage. Affirme que le mariage freine l’évolution individuelle, tandis que Emma Goldman. Écrit que « Le mariage est avant tout un arrangement économique la femme le paye de son nom, de sa vie privée, de son estime de soi et même de sa vie ». Le féminisme libertaire défend donc une famille et des structures éducatives non hiérarchiques, comme les écoles modernes. Inspirées de Francisco Ferrer. L’anarcha-féminisme peut apparaître sous forme individuelle, comme aux États-Unis. Alors qu’en Europe. Il est plus souvent pratiqué sous forme collective. Pour l’écologie libertaire. Les ressources ne sont plus déterminées par les besoins de chacun mais par leur limite naturelle. Ce courant se situe au croisement de l’anarchisme et de l’écologie. Dans la revue Le Banquet , un des éléments constitutifs de cette rencontre est « le développement de la question nucléaire. Qui a joué un grand rôle en amalgamant dans le même combat milieux libertaires post-soixante-huitards, scientifiques et défenseurs de la nature ». L’écologie libertaire s’appuie sur les travaux théoriques des géographes Élisée Reclus. Elle critique l’autorité, la hiérarchie et la domination de l’homme sur la nature. Elle propose l’auto-organisation, l’autogestion des collectivités. Ce courant est proche de l’écologie sociale. Élaborée par l’américain Murray Bookchin. Très critique envers la technologie. Elle défend l’idée que le mouvement libertaire. Doit, s’il veut évoluer, rejeter l’anthropocentrisme. Pour les écologistes libertaires, l’être humain doit renoncer à dominer la nature. Cherche à régler les problèmes écologiques par la mise en place d’un modèle de société adapté au développement humain et à la biosphère. Cest une théorie d écologie politique. Radicale basée sur le municipalisme libertaire. Qui soppose au système capitaliste actuel de production et de consommation auteurs : Murray Bookchin. Qui mélange les idées primitivistes et anarchistes auteurs : Fredy Perlman. Qui se distingue par une critique radicale de toutes les technologies issues des révolutions industrielles. Siècles auteurs : Theodore Kaczynski. Qui intègre les contenus de la décroissance. Dans la réflexion et le projet anarchiste auteurs : Jean-Pierre Tertrais. Entend concilier les fondamentaux de l’anarchisme (le rejet de toute autorité ecclésiale ou étatique) avec les enseignements de Jésus de Nazareth. Pris dans leur dimension critique vis-à-vis de l’organisation sociale. D’un point de vue social, il se fonde sur la « révolution personnelle », soit la métamorphose de chaque individu au quotidien. En sont les figures les plus marquantes. « Tout cela, que lon voit (le conformisme, le conservatisme social et politique des Églises ; le faste, la hiérarchie, le système juridique des Églises ; la « morale » chrétienne ; le christianisme autoritaire et officiel des dignitaires des Églises), cest le caractère « sociologique et institutionnel » de lÉglise, ce nest pas lÉglise. Ce nest pas la foi chrétienne. Et les anarchistes avaient raison de rejeter ce christianisme ». Par ailleurs, l’anarchisme est pour Ellul « la forme la plus aboutie du socialisme. L’« anarcho-personnalisme » exprimé par Emmanuel Mounier. Et les « pédagogues de la libération. » comme Paulo Freire. Au Brésil et Jef Ulburghs. En Belgique partagent des racines avec ce courant. Aux tats-Unis, le mouvement Jesus Radicals. S’inscrit dans cette mouvance. L’anarchisme non violent. Est un mouvement dont le but est la construction d’une société refusant la violence. Les moyens utilisés pour arriver à cette fin sont en adéquation avec celle-ci : écoute et respect de toutes les personnes présentes dans la société, choix de non-utilisation de la violence, respect de l’éthique (la fin ne justifie jamais les moyens), place importante faite à l’empathie et à la compassion, acceptation inconditionnelle de l’autre. Il vise à rassembler les hommes et les femmes pour construire une société où chacun puisse se réaliser (la société est au service de l’individu) et en même temps incite l’individu à collaborer, à contribuer au bien-être de tous les acteurs de la société (l’individu est au service de la société). Personnalités marquantes : Léon Tolstoï. L’anarchisme de droite. Ce courant littéraire français regroupe des auteurs qui s’opposent aux formes gouvernementales traditionnelles comme la démocratie. Le pouvoir des intellectuels et le conformisme. Il s’agit d’une attitude et d’une esthétique plutôt que d’une idéologie structurée, qui se cristallise autour de valeurs « de droite » telles que l’anti-égalitarisme aristocratique, l’individualisme et l’esprit « libertin » auteurs : Louis-Ferdinand Céline. Mouvement issu de la pensée libérale, libertarienne. Il veut rendre à l’individu tous les droits usurpés par l’État, y compris les fonctions dites « régaliennes » (défense, police, justice et diplomatie). L’anarcho-capitalisme défend la liberté individuelle, le droit de propriété. Et la liberté de contracter auteurs : Gustave de Molinari. Qui s’intéresse à l’étude et au combat de toutes les formes de cyber-pouvoirs de domination engendrées par le statut quo technologique de l’internet militarisé actuel. Les crypto-anarchistes prônent la démilitarisation et la libération totale du cyber-espace et de l’ensemble de ses technologies, de telle sorte qu’ils ne produisent plus de cyber-pouvoirs de domination sur les peuples. Ainsi, le crypto-anarchisme est réellement un prolongement naturel et transverse de tous les courants de pensée anarchistes, qui furent tous inventés et conceptualisés dans un contexte historique où le cyber-espace et les réseaux de télécommunication n’existaient pas, c’est à dire dans un contexte où la notion de cyber-pouvoir n’existait pas. L’association erronée du crypto-anarchisme à un courant de pensée libertarien ou proche de l’anarcho-capitalisme et de l’anarchisme individualiste est à l’origine du désintérêt envers le crypto-anarchisme par les courants anarchistes traditionnels. Cette situation est entretenue par des intérêts qui désirent éloigner au maximum les courants anarchistes révolutionnaires traditionnels des travaux, savoirs, analyses et combats menés par les crypto-anarchistes pour la libération du cyber-espace. Elle est la conséquence d’une propagande contre-révolutionnaire menée activement par toutes les grandes cyber-puissances, visant à altérer la perception de la réalité du monde dans lequel nous vivons, à savoir un monde devenu totalement dépendant du cyber-espace actuel, totalement militarisé. L’objectif politique étant d’essayer de dissimuler aux courants anarchistes traditionnels l’importance et l’étendue presque sans limite des cyber-pouvoirs de domination des états et des multinationales de l’internet sur les peuples, de façon à conserver un cyber-pouvoir de contrôle, de surveillance, de manipulation et de domination sur la scène anarchiste dans son ensemble, mais aussi pour isoler au maximum les crypto-anarchistes du reste de la communauté anarchiste afin d’empêcher toute solidarité, meilleure stratégie des états et multinationales pour ralentir ou stopper études et combats pour la libération et la démilitarisation totale du cyber-espace et de l’ensemble de ses technologies. Cette situation, qui commence doucement à évoluer, est d’autant plus regrettable que les crypto-anarchistes démontrent que les cyber-pouvoirs sont aujourd’hui les pouvoirs de domination sur les peuples parmi les plus puissants, les plus sournois, les plus dangereux, invisibles, et fascistes qui soient, et que leur étude et leur combat sont en réalité l’affaire de tous les anarchistes. Les crypto-anarchistes considèrent dans leur ensemble qu’il y aura eu un avant et un après invention du concept de cyber-espace dans l’histoire, et que la mise en place d’un internet militarisé aura été à l’origine de la création massive et volontaire de cyber-pouvoirs de domination sur l’ensemble des peuples par les grandes cyber-puissances et les multinationales, interférant sur le fonctionnement et dénaturant même totalement toutes les formes d’organisation du pouvoir connues avant son apparition. Des courants plus récents, moins connus ou ayant leur autonomie propre, et ne rentrant pas dans le cadre des tendances précédentes existent. Ces différents courants/tendances se rejoignent dans la volonté de mettre en place une société libertaire, où la liberté politique serait la règle. C’est surtout après la Seconde Guerre mondiale. Qu’apparaissent d’autres courants dans différents domaines : politiques, philosophiques et littéraires. Ils se démarquent parfois assez radicalement des doctrines anarchistes classiques. Est un mouvement qui s’oppose à l’autoritarisme intellectuel et politique s’appuyant sur la transmission coercitive du savoir, la hiérarchie intellectuelle et la censure, et qui prône au contraire la liberté de pensée et d’expression, la diversité de pensée et de culte, et la libre adhésion aux idées auteur : Paul Feyerabend. Est un courant musical, culturel et politique influencé par l’anarchisme et le mouvement punk. Le mouvement Red and Anarchist Skinheads. Qui cherche à radicaliser le mouvement gay et lesbien d’un côté, et de l’autre à « queeriser » les réseaux anarchistes à travers la mise en avant des questions d’homophobie. Les tendances de l’anarchisme historique (socialiste, syndicaliste, proudhonien, communiste et individualiste stirnerien) sont également les plus actives politiquement et idéologiquement, et les mieux organisées. Elles peuvent en outre revendiquer un héritage historique très riche, qui s’est construit au fil des décennies autour d’un militantisme et d’un activisme très vivaces. Elles constituent encore de nos jours le noyau dur de l’anarchisme actif, et une majorité d’anarchistes considère que ce sont les seuls mouvements qui peuvent légitimement revendiquer l’appellation d’anarchisme. Ce sont ces mêmes courants qui s’associent parfois pour faire front commun au sein d’organisations synthésistes. Au sein du mouvement libertaire. D’autres courants non traditionnels sont plus ou moins bien accueillis (selon les tendances), certains étant considérés comme un enrichissement de l’anarchisme, d’autres non. Néanmoins, les diverses tendances se rejettent parfois mutuellement, les individualistes pouvant rejeter la composante socialiste et réciproquement notamment dans le cas d’une organisation politique de type plateformiste. Pour les courants libertaires traditionnels, les courants tels que le national-anarchisme, l’anarcho-capitalisme et l’anarchisme de droite sont rejetés, considérant que les idées de ces mouvements sont extérieures à l’anarchisme politique et historique. Et qu’elles n’ont aucun point commun avec les leurs, voire qu’elles leur sont fondamentalement opposées. Les nationalistes anarchistes sont pointés du doigt pour leur promiscuité politique avec l’extrême-droite pour la branche proche du néonazisme. Ou l’incompatibilité de défendre le nationalisme et l’internationalisme. L’anarchisme de droite est critiqué pour son incohérence et son inexistence en tant que mouvement politique. Les critiques à l’encontre des anarcho-capitalistes contestent la possibilité de combiner l’anarchisme et le capitalisme, ce dernier étant considéré par eux comme une source d’exploitation. L’anarchisme chrétien est critiqué par ceux qui estiment que la religion est source d’oppression et d’aliénation. L’item « ANARCHIE Errico MALATESTA Lettre à Lecuyer + Télégramme à Zo d’Axa » est en vente depuis le mercredi 28 juin 2017. Il est dans la catégorie « Collections\Lettres, vieux papiers\Lettres ». Le vendeur est « madamevisage » et est localisé à/en Paris, Île-de-France. Cet article peut être livré partout dans le monde.