Funérailles de Victor Hugo (1er juin 1885). Lettre autographe signée dun dénommé « A. Vuillaud » à ses parents, Paris, 2 juin 1885, 6 pages in-12. Longue lettre passionnante dun inconnu qui a assisté la veille aux funérailles nationales de Victor Hugo. « Somme toute fort peu de recueillement mais en revanche un enthousiasme indescriptible, un vrai jour de grande fête ». Cétait hier le grand jour de deuil pour Paris, on transportait le corps de Victor Hugo au Panthéon. Vous dire laffluence de monde est impossible, toute personne valide était sur pied ; on a estimé la quantité de curieux à 2 millions et le cortège à 1 million cest vous dire que tout Paris assistait aux funérailles. Les écrasements ne se comptait pas étant donné la cohue formée principalement à lintersection des rues. Il a fallu pour maintenir la foule à certains moments la faire repousser par les municipaux à cheval et manu, comme en employant ce procédé la on est sûr davoir la place dégagée, les personnes refoulées sentassant sur celles placées derrières elles il sen est suivi pas mal dévanouissements chez les femmes et des pieds écrasés chez les deux sexes. Pour résumer mes impressions je dirai que cétait splendide ; je ne crois pas quon ait jamais fait de funérailles pareilles ou quon en fasse jamais à nimporte quel personnage. Il pourra y avoir plus de pompes, par exemple au lieu du corbillard des parures, au char magnifique comme celui de Gambetta, mais jamais tant de monde, de fleurs, et un enthousiasme si vif. La tête du cortège est partie à 11 heures de larc de Triomphe et la queue nest arrivée quà 7 heures au Panthéon. On a calculé à quelle somme sélevait largent dépensé pour les couronnes et on la estimée à 4 millions, aussi que de belles fleurs que de couronnes splendides, il y en avait qui mesuraient jusquà 8 mètres de diamètres. Cétait réellement féérique, cependant jai trouvé que par moments cela touchait un peu à la cavalcade ; je nai pas approuvé par ex : les applaudissements de la foule pour certains groupes ; je comprends que lon admire mais pas des marques denthousiasme qui sont plus que déplacées en pareille circonstance. Singerie également que ce fiacre vulgaire attelé dun cheval blanc portant deux jeunes filles de 15 ans environ en mousseline blanche avec une couronne de roses blanches aux mains. Somme toute fort peu de recueillement mais en revanche un enthousiasme indescriptible, un vrai jour de grande fête. Que jai plaint ces pauvres soldats, fantassins et cavaliers ; toute la garnison de Paris était aux obsèques ; être sur pied, astiqué, sanglé, gantés depuis 8 heures du matin jusquà 7 heures. Jugez de ce supplice ; si jétais grand homme je défendrais bien quà mes funérailles on me fit lhonneur même dune seule escouade de 4 hommes et un caporal. Ceux qui voudraient maccompagner à ma dernière demeure y viendraient au moins de leur propre gré. Je ne désire cependant pas autant pour le moment ; mon point de mire est ma licence et je ne me néglige point pour la décrocher. L’item « VICTOR HUGO / FUNÉRAILLES (1885) / BELLE LETTRE AUTOGRAPHE D’UN TÉMOIN » est en vente depuis le mardi 20 février 2018. Il est dans la catégorie « Collections\Lettres, vieux papiers\Autographes\Personnalités historiques ». Le vendeur est « autographes-historiques » et est localisé à/en Paris, Ile-de-France. Cet article peut être livré partout dans le monde.