8 LAS Maurice Bouchor à Octave Uzanne Lettres autographes 1889 1890 1892.1894
Lettre non daté, non située décembre 1889? Mon cher ami, le vendredi 21. Je serai pris par une des dernières répétitions du Petit Théâtre : je ne pourrai donc aller au Dîner Occulte. Mes vendredis étant pris ensuite par les représentations, je ne pourrai assister quau dîner de janvier ou février. Le mardi 25 a lieu une représentation pour nos souscripteurs seuls, sans journalistes, affiches, annonces ni compte-rendu. Ou préférez-vous assister à la 1. (pour la presse & le public) le vendredi 28? Jaurai plus de plaisir à cette dernière représ[entation] ; mais il y aura toujours un fauteuil pour vous le mardi 25 si vous le désirez. Je vous annonce avec satisfaction que je me suis marié récemment, ce qui ma délivré de bien des soucis. Je nai prévenu personne officiellement, mais mon amitié pour vous me fait un devoir de vous instruire de cette nouvelle. Tout à vous, cher ami, & à bientôt. Lettre sans date fin dannée. (Probablement fin décembre 1889). Mon cher Uzanne, je pars ce soir pour Alger. Ce qui mempêche, à mon vif regret, dassister au 2me Dîner Occulte. Je pense que Richepin. Ne pourra en être! Son père est très malade en ce moment, à La Fère. Je profiterai bientôt de la très amicale proposition que vous mavez faite de mettre dans le Livre. Notre boniment sur le Petit Théâtre. Cela peut nous être utile ; & nous avons grand besoin de trouver qqs souscripteurs. Ira vous voir un de ces matins, dès que nos prospectus seront imprimés, & il vous enverra le paquet quand vous voudrez. Grand merci davance & mille amitiés de fin dannée. Est venu très gracieusement au Petit Théâtre. Il a paru satisfait : mais cest un homme tellement poli que sil sétait mortellement ennuyé on nen aurait rien su. Pourriez [vous], dans le n° auquel seront joints nos prospectus, faire passer une note sur ma traduction 4 à 5 lignes – & où on dirait un mot des représentations? Ainsi vos lecteurs seraient avertis. Du reste je ne voudrais pas être indiscret. Faites, je vous prie, comme vous jugerez convenable de le faire. Lettre non datée, non située (probablement 1889 ou 1890). Mon cher Uzanne, merci bien pour les lignes trop amicales que vous avez consacrées dans le Livre à ma traduction de la Tempête. & surtout pour votre extrême obligeance à légard de mon ami Signoret & de notre Petit-Théâtre. Vers le 25 & jespère vous voir à notre première, le 1. Je ne pourrai malheureusement pas assister au Dîner Occulte dAvril, vendredi étant un de nos jours de pitrerie, mais jirai sûrement à celui de Mai. Dit sêtre fort amusé à lavant-dernier. Nous avons eu ici de la pluie en masse ; depuis hier on crève de chaud. Le soleil est brave tout de même. Elle est à prendre à la main, cest un astre à 3 dimensions, & non pas un clou peint sur le ciel. Elle est blanche, énorme & radieuse. Dailleurs, cest ainsi partout en ce moment mais ici les nuits sont souvent dune pureté merveilleuse, & tous les diamants vivants font peur à force déclat & de scintillement. Je me bourre des Evangiles pour le 2. Croyez-vous que Renan appelle disons « une personne supérieure. » quel langage de curé! Il dit aussi que, dans un tel sujet « lédification coule à pleins bords » nempêche quil a joliment du talent, ce bougre-là. Mais je trouve quil rapetisse les choses à force de les arrondir. Bien à vous & à bientôt. Lettre non datéé, non située (2 février 1890). Cher ami, merci bien pour larticle. Je suis aussi peu bibliophile que possible, & très ignare en la matière. Cependant, pour vous prouver ma bonne volonté, je vous envoie une ballade. Faite cette nuit & ce matin à votre intention. Jai pris la chose à un point de vue aussi général que possible, étant incapable de parler vieilles éditions elzéviers je doute que cela fasse votre affaire. Et puis, jai la tête & mon temps tellement pris, que jai bien pu écrire une parfaite couillonnade. Faites en ce que vous voulez! Jai écrit à Kolb. Je croyais que vous aviez Tobie. Si votre exemplaire a été égaré, je vous en donnerai un autre. Je voudrais bien que le dîner ait lieu le 20 décembre ; ou quil y en eût un au début de janvier ; car je compte me reposer quelques jours à Marseille en janvier. En tout cas, je ferai mon possible pour être des vôtres le plus tôt possible. Quelques temps après le 2 février 1890. Lettre non datée, non située (quelques temps après le 2 février 1890). Cher ami, je suis très heureux que ma ballade. Ait pu faire votre affaire. Si vous prenez un rendez-vous avec M. Qui est à Paris, voulez-vous me faire signe? Je serais heureux de faire sa connaissance. Jai reçu une charmante lettre de Lord Lytton. Qui me dit être souffrant. Inutile de vous dire que jirai avec joie au Dîner Occulte, que vous avez eu la gentillesse de retarder à cause de moi. Il nest cependant pas tout à fait certain que je puisse y assister, parce que Signoret. Voyant arriver tardivement un peu de public payant, & désireux de faire les frais si possible, à lintention de donner 1, 2 ou 3 représentations supplémentaires. Sil y en a 3, la 3. Sera justement le vendredi 20. Et en ce cas je ne serais pas libre. Cest là, vous le voyez, un cas de force majeure, très imprévu. Mais rien nest encore décidé, & jespère pouvoir être des vôtres tout en espérant le contraire. Jugez de létat de mon âme! En tous cas, je vous prierai de mexcuser pour me dérober ainsi très involontairement. Lettre non datée, non située (1892). Cher ami, je suis ravi de vous savoir prêt à partir pour Londres ; je pars dimanche avec Aspol. Jirai tout droit à Portland place, Langham hôtel. Je crois que je renoncerai au Lodging, parquAspol partira jeudi de Londres, sans doute pour revenir qqs jours après. Il restera donc à lhôtel, nayant pas de semaine complète à passer à Londres, & je ne veux pas labandonner. Moi-même je resterai une semaine et demie. Il me faudrait donc re-déménager, ce serait peu pratique. Jirai donc à Langham hôtel, décidé à y rester, si le prix nest pas excessif. Figurez-vous que jai écrit hier à Lady Brooke. Que vous étiez à Venise. & que jallais à Londres sans vous! Je vous croyais prêt à partir pour Venise, & votre concierge ma dit avant-hier que vous étiez en voyage. Alors jai cru la chose faite. Demain soir, avec Bouffe, 1èere dEros. Pièce à laquelle jai collaboré jen ai fait les vers sous le voile de lanonymat Donc impossible [de] partir avant dimanche matin. Jai beaucoup de choses à faire à Londres! Je suis ravi de vous savoir assez bien pour partir ainsi à limproviste. A bientôt donc & tout à vous. Lettre située Paris, 8 mai 18(93). Mon cher ami, jai lu vos 2 articles. Avec un vif plaisir : ils ont été très lus ici & ont fait sensation. A paru ce matin. Je vois avec plaisir que vous prenez gaîment ce voyage & quil vous laissera maints souvenirs qui ne seront perdus ni pour lhomme ni pour lécrivain. Jai reculé mon départ jusquau 20 mai, ce qui me fait craindre hélas! De vous manquer à N. Jy serai le 28, sil plait à Dieu, & jirai à lhôtel Martin, University place. Vous seriez bien aimable de my écrire un mot pour me faire quelque recommandation pratique sil y a lieu. Je pense aller à Chicago à Wellington hotel, Wabash avenue, où je connais vaguement quelquun. Si néanmoins vous me donnez une autre indication, avec chiffres à lappui, je la pèserai sérieusement. Je tiens à lEuropean style, c. À manger hors de lhôtel. Je nai pu obtenir aucune réduction de la Cie Transatl. [antique] qui a, de plus, augmenté ses prix. Je sais que vous-même vous avez eu des difficultés pour obtenir votre passage. Jespère avoir au moins un permis de circulation pour lExposition. Mais je nai rien encore. Si je partais les mains vides, à qui pensez-vous que je devrais madresser, soit à N. York soit à Chicago? Pardon de mettre ainsi votre amitié à contribution. Je suis très épouvanté des frais que jaurai. Jai réuni nos amis les Sympathistes. Vendredi dernier chez Lapeyrouse. Au prix de 10 fr. Par tête, cigares à part. Outre les dîneurs dont vous avez la liste imprimée, javais convié Legendre, plus Bodin & Boniface auteurs de la Tante Léontine, & forts braves gens. Nous étions 12, et jai bu à votre santé. Mille bonnes amitiés, mon cher Uzanne. Bouchor, hotel Martin, New York. [note écrite sur le côté en travers de la quatrième page] Je crois que mon ami Berr, du Figaro écrit à Heynie au sujet de ce permis de circulation pour moi. Ferrari, de la Revue bleue, est insaisissable & mollusque. Lettre du 2 janvier (1894). Cher ami, vous devez me trouver considérablement muffle de nêtre pas allé vous voir. A mon retour dAmérique, jai passé ici 8 jours, faisant de la copie à forces puis je suis allé à Royan avec ma famille. A mon retour, jai été absorbé par un grand travail, 40 chansons à lusage des écoles primaires, lesquelles seront soumises à un concours. Puis jai préparé les Mystères dEleusis. De plus en pleine répétitions. Avec tout cela je remettais toujours au lendemain le plaisir daller vous serrer la patte. Cher Uzanne, soyez miséricordieux! Jai reçu votre délicieuse carte, & je me suis dit quil fallait tout de même vous écrire! Javais pensé à vous envoyer un exempl. [aire] des Mystères avant la lettre c. Sans couverture, pour vous montrer que je pense à vous ; mais tous ceux que ma donnés Lecène. Ont servi plus ou moins à mes machinistes & sont maculés! Néanmoins, si je peux disposer dun, je vous lenverrai, sans préjudice dun plus propre, dans qqs temps. Entendu le brave Archbold. Le Petit Théâtre mort, jespère que vous ressusciterez notre dîner. Aura lieu le 16 janvier, un mardi. Jespère que vous serez là : je mets votre nom sur ma liste. Après la première, tout à votre disposition si vous voulez nous envoyer des amis. Nous jouerons les mardis & samedis, au moins 4 fois. Je compte sur un four puissant. A vous de cur, cher ami. 18 avenue de lObservatoire [Paris]. Cette lettre doit dater de la fin de lannée 1889. Maurice Bouchor possédait une résidence à Alger où il se rendait régulièrement. Les Dîners Occultes sont à linitiative dOctave Uzanne. On y retrouvait des personnalités des lettres tels Mallarmé, Octave Mirbeau, Maurice Bouchor, Jean Richepin, etc. On sait très peu de choses sur ces dîners. Il semble quil y en eu plusieurs, peut-être certains avortés. Voir à ce sujet la correspondance de Mallarmé. Jean Richepin a collaboré au Petit Théâtre. Cétait aussi un des premiers collaborateurs dUzanne pour sa revue Le Livre, parue entre 1880 et 1889. Il sagit en réalité du Livre Moderne publié entre 1890 et 1891. Le Petit Théâtre était un théâtre de marionnettes géré par Simonet avec laide de Bouchor comme auteur et quelques autres. Il se trouvait dans la Galerie Vivienne. Henri Signoret était le gérant du Petit Théâtre des marionnettes de la Galerie Vivienne. Lord Lytton était ambassadeur dAngleterre en France. Cétait un fin lettré. Il semble quil ait assisté à plusieurs représentations du Petit Théâtre de Signoret et Bouchor. La Tempête, comédie de William Shakespeare, traduite par Maurice Bouchor (Parvillez, 1888). Cela indiquerait que les Dîners Occultes organisés par Uzanne avaient une périodicité mensuelle. Il participe quelque temps à la. Les oiseaux senvolent et les fleurs tombent. Contient quelques thèmes propres à ce courant. Il est élu membre de l. Dès sa création, en. Bourges était donc des Dînes Occultes dUzanne. Passage assez confus teinté dhermétisme. Les Symboles, deuxième série, parait en 1895 seulement. Il sagit de la Ballade du Livre publiée dans la revue Le Livre Moderne entre les pages 96 et 97 du premier volume. Cest un poème entièrement gravé et décoré par Evert Van Muyden quOctave Uzanne. Il est daté du 1. Ce qui permet de dater la lettre du 2 février 1890 puisque Bouchor indique quil la composé dans la nuit. Ernest Kolb est éditeur. Tobie est une des ces pièces à succès pour marionnettes quil jouait au Petit Théâtre. Ambassadeur dAngleterre en France et fin lettré. A assisté aux représentations du Petit Théâtre des marionnettes à la Galerie Vivienne. Le 20 décembre 1889. Bouchor semble à la recherche dargent. Uzanne a fait un voyage à Venise en 1889. (Jules Noriac/Adolphe Jaime fils/Maurice Bouchor), fantaisie lyrique en 3 actes (1892, Paris). Cette pièce jouée pour la première fois en 1892 situe la date de cette lettre cette même année. Uzanne sembarque pour New York sur le paquebot La Gascogne (départ du Havre) le 10 avril 1893. Il restera environ 3 mois sur le continent nord américain il parcourt New York, Chicago,, Boston, Philadelphie, Montréal, Québec, etc. Cette lettre date donc du 8 mai 1893. Probablement des articles parus dans le Figaro du mois davril 1893 rendant compte des visites dUzanne sur le continent nord américain. Uzanne transcrira ses souvenirs de voyage sous la forme dun livre-guide touristique. Vingt jours dans le Nouveau Monde. 175 illustrations daprès nature. Paris, May & Motteroz, s. In-8 oblong à litalienne de 214 pages. Tirage sur papier vélin teinté ordinaire il na été tiré que 2 exemplaires sur papier de Chine selon les propres déclarations de lauteur. Voir catalogue de la vente de ses livres (2 et 3 mars 1894). Il sagit de lExposition Universelle de Chicago (Illinois) ou. Elle se déroula du 1. Mai au 3 octobre 1893. Uzanne sy rendait pour en rendre compte dans les colonnes du Figaro. Les Sympathistes était une sorte de confrérie qui conserve encore tout son mystère. Restaurant du quai des Grands-Augustins, à Paris, créé par un certain Lauvergniat au XIXe siècle, ce modeste bouchon proposait des huîtres et des entrecôtes. En 1850, du fait de l’affluence, le neveu du propriétaire, Jules Lapérouse, ouvrit une salle au premier étage; puis des cabinets particuliers dans les chambres de domestique de ce vieil hôtel, et l’établissement devint un restaurant de luxe. Il attire les gens du quartier : éditeurs, libraires et écrivains, parmi lesquels Emile Zola, Guy de Maupassant, Alexandre Dumas et Victor Hugo. Parmi ses grandes créations, il compte le « canard Colette » baptisé par la romancière, et la « poularde docteur » dédiée au docteur Paul, médecin légiste de la première moitié du XXe siècle (la poularde cuite aux trois quarts, est imbibée de porto, mijotée dans du jus de veau et servie avec de l’estragon et des lamelles de veau). Maurice Bouchor était en Amérique en mai 1893. Cette lettre date donc du 2 janvier 1894. Publié par Lecène et Oudin en 1894. Editeur des Mystères dEleusis. Archbold reste inconnu à ce jour. Ancienne collection Bertrand Hugonnard-Roche. Renseignements complémentaires sur simple demande. Libraire spécialiste du livre rare et d’occasion depuis 2002. Ou 06 79 90 96 36. Beaux livres, documents, autographes, estampes. Dessins originaux, photographies anciennes et modernes, etc. Visitez notre site internet. L’item « 8 LAS Maurice Bouchor à Octave Uzanne Lettres autographes 1889 1890 1892.1894″ est en vente depuis le dimanche 16 avril 2017. Il est dans la catégorie « Collections\Lettres, vieux papiers\Lettres ». Le vendeur est « librairie_ancienne_varia » et est localisé à/en Alise Ste Reine. Cet article peut être livré partout dans le monde.